Au Mali, la justice a condamné lundi 29 juillet le journaliste Alfousseini Togo à huit mois de prison avec sursis et à une amende de 500.000 FCFA (environ 760 euros). Directeur de publication de l’hebdomadaire Le Canard de la Venise, il était poursuivi pour “atteinte au crédit de l’État” après la parution d’un article très critique envers le ministre de la Justice Mamoudou Kassogué.
Arrêté début avril, Alfousseini Togo avait été incarcéré à Bamako avant d’obtenir une liberté provisoire en mai. Lors de son procès, il a plaidé coupable. Son comité de soutien a annoncé qu’il ne ferait pas appel de la décision.
Une liberté d’expression mise à mal
Dans l’article incriminé, intitulé “La justice malienne ou le mal du siècle”, le journaliste dénonçait une déclaration du ministre affirmant que la confiance dans la justice malienne aurait grimpé de 30 à 70 % en 2024. Des critiques perçues par les autorités comme une remise en cause du système judiciaire.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de répression accrue de la liberté de la presse au Mali, dirigé par une junte militaire depuis les coups d’État de 2020 et 2021. Médias suspendus, journalistes intimidés ou emprisonnés, et désormais dissolution des partis politiques : le pouvoir renforce son contrôle sur l’espace public.
Un régime militaire de plus en plus autoritaire
Début juillet, la junte a entériné le maintien à la tête du pays du général Assimi Goïta, sans élection, pour un mandat renouvelable “autant de fois que nécessaire”. Une mesure qui marque un nouveau recul démocratique et inquiète les défenseurs des droits humains.
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