Enlevé chez lui à Bamako le 8 mai dernier, Abba Alhassane, secrétaire général du parti d’opposition CODEM (Convergence pour le développement du Mali), a été libéré jeudi 5 juin, selon son parti et sa famille.
Pendant un mois, l’homme politique de 68 ans est resté introuvable, après avoir été emmené par des hommes armés et masqués, se faisant passer pour des gendarmes, selon l’ONG Human Rights Watch. Sa disparition avait suscité une vive inquiétude chez les défenseurs des droits humains.
Une répression politique de plus en plus marquée
Sa libération intervient dans un contexte très tendu pour l’opposition malienne, soumise à une pression croissante de la part de la junte dirigée par le général Assimi Goïta, au pouvoir depuis les coups d’État de 2020 et 2021.
Le 10 mai, quelques jours après une rare manifestation d'opposition à Bamako, les autorités ont dissous tous les partis politiques et organisations à caractère politique. Réunions interdites, dirigeants poursuivis ou menacés… La démocratie malienne traverse une période d’étouffement inédit.
D'autres disparus toujours introuvables
Le même jour qu’Abba Alhassane, un autre responsable politique, El Bachir Thiam du parti Yelema (Le Changement), a également été enlevé par des hommes non identifiés à Kati, selon HRW. Contrairement à M. Alhassane, il est toujours porté disparu.
L’opposition et les ONG craignent que ces méthodes de disparitions forcées deviennent une nouvelle norme de répression dans un pays en transition politique bloquée.
Une transition démocratique sans horizon
La junte avait promis de rendre le pouvoir à des civils élus d’ici mars 2024. Mais à ce jour, aucun calendrier crédible n’a été présenté. Pendant ce temps, les voix dissidentes sont réduites au silence et la société civile malienne s’organise difficilement sous la menace.
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