Mercredi 30 juillet, des milliers de manifestants ont convergé vers le mémorial Thomas Sankara à Ouagadougou. En silence ou en colère, vêtus majoritairement de blanc, ils ont rendu hommage à l’influenceur burkinabè Alain Christophe Traoré, dit Alino Faso, retrouvé mort en détention à Abidjan le 24 juillet.
Interpellé en janvier pour “intelligence avec des agents d’un État étranger”, il aurait tenté de se suicider, selon la version du procureur ivoirien. Une explication que contestent ses soutiens, et qui a ravivé les tensions entre Ouagadougou et Abidjan.
Une mort aux relents politiques
Alino Faso, fervent défenseur de la junte burkinabè, est devenu un symbole. Mercredi 30 juillet, des banderoles accusaient : “Assassin connu, justice attendue”. La Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC), à l’origine de la mobilisation, exige des réponses. Pour elle, “la mort d’Alino n’est pas un drame individuel, mais national”.
Le cortège a terminé sa marche devant l’ambassade de Côte d’Ivoire, sous la surveillance discrète des forces de sécurité. Dans une déclaration lue sur place, la CNAVC a dénoncé des “zones d’ombre” dans la version ivoirienne, tandis que le gouvernement burkinabè parle d’un “assassinat crapuleux”.
Tensions régionales ravivées
Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a regretté une “exploitation politique” du drame. Mais les relations entre les deux pays sont déjà dégradées depuis le coup d’État de septembre 2022 à Ouagadougou.
La Côte d’Ivoire a adressé ses condoléances, sans se prononcer sur la demande de rapatriement du corps pour des obsèques nationales. Le Burkina, lui, promet que la mort d’Alino Faso ne restera “pas impunie”.
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