L’Angola, deuxième producteur de pétrole d’Afrique, est en proie à une grave crise sociale. Depuis lundi, des émeutes et des pillages secouent le pays après l’augmentation brutale des prix du carburant, passé de 300 à 400 kwanzas le litre (0,28 à 0,38 euro). Résultat : 22 morts, dont un policier, et près de 200 blessés selon un bilan officiel présenté mercredi par le ministre de l’Intérieur, Manuel Homem.
La colère, d’abord portée par des organisations de la société civile, a été amplifiée par une grève de trois jours décrétée par l’association nationale des chauffeurs de taxi (ANATA). Lundi et mardi, la situation a dégénéré, notamment à Luanda, Huambo et Benguela.
Pays paralysé, rues désertées
À Luanda, la capitale, la population est restée en grande partie chez elle, les commerces ont fermé, les banques ont baissé rideau. Seules quelques stations-service fonctionnaient encore. Plus d’un millier de personnes ont été arrêtées. Le gouvernement assure un déploiement policier pour reprendre le contrôle de la situation.
Dans un pays où l’inflation frôle les 20 % et le chômage les 30 %, la moindre hausse des prix a des conséquences explosives. La rue dénonce non seulement l’impact sur le pouvoir d’achat, mais aussi la corruption du parti au pouvoir, le MPLA, et du président João Lourenço, réélu en 2022.
Colère sociale et crise politique
Si l’ANATA s’est désolidarisée des violences, elle maintient sa grève. La colère populaire, nourrie par la pauvreté, s’est exprimée avec virulence. Les slogans appelaient à la fin de la corruption et à plus de justice sociale. Le pouvoir, lui, redoute une contagion du mécontentement à d’autres régions du pays.
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