Guerre au Soudan : la nouvelle médiation pour la paix dans l’impasse

Actus. Un texte modifié à la dernière minute par les Émirats arabes unis, jugé inacceptable par Le Caire, a conduit à l’annulation de la médiation internationale visant à mettre fin au conflit au Soudan.

Guerre au Soudan : la nouvelle médiation pour la paix dans l’impasse
Lors de discussions de paix à l’université de Zalingei en 2010, dirigées par des médiateurs de l’ONU, de l’UA et du Qatar, des affrontements ont éclaté à l’extérieur, un manifestant avait été tué. - Flickr

Absences, désaccords et annulation : une nouvelle initiative de médiation visant à mettre fin à la guerre au Soudan a échoué cette semaine, les États-Unis n’ayant pas réussi à réunir les acteurs internationaux clés à Washington. La diplomatie américaine avait prévu de réunir les ministres des Affaires étrangères saoudien, égyptien et émirati, en l’absence des rivaux soudanais. Mais cette réunion quadripartite a été interrompu en raison d’un désaccord entre l’Égypte et les Émirats arabes unis, selon les informations collectées par l’AFP.

Selon une source diplomatique recueillie par l’AFP, les Émirats arabe unis auraient proposé, à la dernière minute, un texte excluant à la fois l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) - les principaux belligérants - de toute future transition. Une clause jugée "totalement inacceptable" par Le Caire.

 "Agir selon les opinions exprimées par les Soudanais"

Depuis avril 2023, la guerre entre le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, et son ancien adjoint Mohamed Daglo, dit "Hemedti", commandant des FSR, a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, provoquant ce que l’ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde", avec destructions, famine et choléra.

Sur le terrain, l’armée soudanaise et les FSR mettent en place des gouvernements concurrents et cherchent à étendre leur contrôle territorial, avec notamment des combats acharnés au Darfour Nord et au Kordofan à l'ouest du pays.

Critiques des soutiens

Pour le gouverneur pro-armée du Darfour, Mini Minawi, le blocage diplomatique révèle surtout un décalage entre les médiations internationales et les réalités du terrain, alors qu’il faudrait "agir selon les opinions exprimées par les Soudanais et non par les pays étrangers".

"Nous pensons que les Émirats arabes unis ne sont pas qualifiés pour mener une médiation (...) car les FSR sont alimentées et soutenues par les Émirats", a-t-il déclaré lundi 28 juillet.

Abou Dhabi arme les FSR selon plusieurs rapports de l'ONU

Abou Dhabi a toujours démenti toute ingérence dans le conflit, malgré plusieurs rapports d’experts de l’ONU et d’organisations internationales l’accusant d’armer les paramilitaires. Le Caire, de son côté, soutient le pouvoir du général al-Burhane et le considère comme le seul acteur légitime.

En parallèle, les FSR ont également désigné leur propre Premier ministre, Mohamed Hassan al-Ta’ayshi, et commencé à former une administration concurrente, notamment dans le Darfour.

L’Union africaine a appelé mardi à "ne pas reconnaître" ce gouvernement rival, estimant que cette initiative compromettait "les efforts de paix et l’avenir même du Soudan".

Avec l'AFP.

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