Un comportement illégal et déloyal
"Face au comportement irresponsable, illégal et déloyal d'Orano, société détenue par l'Etat français, un Etat ouvertement hostile au Niger (...) l'Etat du Niger décide en toute souveraineté de nationaliser la Somaïr", a indiqué la télévision nationale (RTN) qui faisait le compte-rendu du conseil des ministres.
"Par cette nationalisation, les actions et le patrimoine de la Somaïr sont intégralement transférés en toute propriété à l'Etat du Niger", poursuit la RTN, qui précise que les détenteurs d'actions bénéficieront d'une "indemnité" de compensation.
L’Etat du Niger a décidé de nationaliser la société des mines de l’Aïr (SOMAÏR) détenue à 63,40% par la société française Orano.
— النيجر بالعربية Niger Fr (@NigerAR) June 20, 2025
La décision a été prise par le conseil des Ministres tenu ce jeudi 19 Juin 2025.
«Cette nationalisation va permettre une gestion plus saine et plus… pic.twitter.com/J4WDxPZya4
L'exploitation de l'uranium au Niger est au centre d'un bras de fer entre l’armée nigérienne et Orano
Orano qui exploitait de l'uranium dans le nord du Niger depuis 1971, se heurte au tournant souverainiste impulsé par les autorités nigériennes. En décembre 2024, Orano avait acté la perte du contrôle opérationnel de ses trois filiales minières au Niger: la mine de Somaïr, celle de Cominak (fermée depuis 2021) et le gisement d'Imouraren. Ce dernier site est l'un des plus importants gisements d'uranium au monde, avec des réserves estimées à 200.000 tonnes, et Niamey a retiré à Orano son permis d'exploitation en juin 2024.
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Mais le groupe français demeurait majoritaire à plus de 60% dans ces filiales, et a a engagé "plusieurs procédures d'arbitrage international" contre l'Etat du Niger, dont la dernière remonte à fin janvier après la perte du contrôle opérationnel du site de la Somaïr. Le dossier est devenu un symbole des tensions exécrables entre la France et le régime, qui se rapproche d'autres partenaires comme la Russie ou l'Iran. Niamey accuse régulièrement Paris de vouloir le déstabiliser en "formant des terroristes", sans toutefois apporter de preuves concrètes de ces allégations.
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