Mozambique : l’opposant Venancio Mondlane inculpé pour incitation au terrorisme

Actus. Au Mozambique, l’opposant Venancio Mondlane a été formellement inculpé mardi 22 juillet de cinq chefs d’accusation, dont "incitation au terrorisme" et "désobéissance civile", après avoir été convoqué par le procureur général à Maputo. Figure montante de l'opposition et populaire auprès de la jeunesse, il avait mené un mouvement de contestation contre les résultats des élections de 2024, remportées par le parti au pouvoir, le Frelimo.

Mozambique : l’opposant Venancio Mondlane inculpé pour incitation au terrorisme
L’opposant Venancio Mondlane a été formellement inculpé mardi 22 juillet de cinq chefs d’accusation, dont "incitation au terrorisme" et "désobéissance civile", après avoir été convoqué par le procureur général à Maputo.

Le principal opposant mozambicain, Venancio Mondlane, a annoncé mardi 22 juillet à la presse avoir été inculpé de cinq chefs d'accusation, notamment pour "incitation au terrorisme", au sortir d'une convocation chez le procureur général à Maputo. Populaire au sein de la jeunesse, il a été à la tête d'un vaste mouvement de protestation dénonçant la victoire du parti historique au pouvoir, le Frelimo, lors des élections présidentielle et législatives d'octobre 2024.

Il avait annoncé en mars avoir conclu un accord avec le nouveau président Daniel Chapo pour mettre "fin à toutes les violences", qui ont fait près de 400 victimes, dont une majorité par balles, selon l'ONG locale Plataforma Decide.

L'opposant était rentré lundi 21 juillet à Maputo, sous forte escorte policière, après avoir passé plusieurs semaines en Europe. "Je veux vous informer que finalement, à notre grande joie, l'accusation (à mon encontre) a été formalisée", a-t-il déclaré à la presse. En mars, Venancio Mondlane avait été interrogé pendant 10 heures par les services du procureur.

Les cinq chefs d'inculpation incluent "l'incitation au terrorisme", "l'incitation à la désobéissance civile" et "l'incitation au crime", a-t-il énuméré à l'extérieur des bureaux du procureur général, dans un centre-ville quadrillé par les forces de l'ordre.

Mondlane dénonce une instrumentalisation politique de la justice

"Cela signifie que nous pouvons à présent aller devant un tribunal, ce qui me convient le mieux, car nous sortons du cadre du secret de l'enquête", a-t-il dit, ajoutant qu'il serait entouré d'"avocats nationaux et internationaux" lors de son procès, dont la date est pour le moment inconnue.

"Le bureau du procureur est utilisé comme un instrument pour perpétuer la persécution", a-t-il affirmé. Son inculpation est, selon lui, directement liée à la contestation d'une "fraude électorale sans équivoque".

"Ceux qui veulent s'opposer à ce crime (...) sont attaqués, persécutés, emprisonnés, tués ou blessés", a déclaré l'opposant de 51 ans. Venancio Mondlane a ébranlé le parti au pouvoir et relégué au second plan l'opposition traditionnelle lors du scrutin d'octobre.

Il avait revendiqué la victoire à la présidentielle, une élection entachée de graves irrégularités selon plusieurs missions internationales d'observation.

C'est le candidat du Frelimo, Daniel Chapo, qui avait été proclamé vainqueur, perpétuant la mainmise de son parti, au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, sur le pays de 33 millions d'habitants.

L'accord conclu entre les deux hommes en mars avait fait espérer une sortie de crise mais Venancio Mondlane affirme que ses alliés et lui-même sont toujours harcelés par les autorités.

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