Trafic international de cocaïne : 17 personnes jugées en France, le cerveau du réseau Mourad Douadi introuvable

Dix-sept personnes sont renvoyées devant une cour d’assises spécialement composée pour leur implication présumée dans un vaste trafic de drogue : l’importation en 2022 de 22 tonnes de canne à sucre imprégnée de cocaïne depuis la Colombie vers la France. Selon une source proche du dossier, ce réseau sophistiqué mêlait logistique, blanchiment d'argent et narcotrafic. L’un des cerveaux présumés, Mourad Douadi, un Algérien de 45 ans en fuite et possiblement basé à Dubaï, sera jugé par défaut.

L’instruction judiciaire, bouclée le 2 juillet, a fait l’objet d’un appel, qui sera examiné par la cour d’appel de Paris. Si la décision est confirmée, un procès aura lieu dans les prochains mois. Mourad Douadi est notamment poursuivi pour “direction d’un groupement ayant pour objet le trafic de stupéfiants”, un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité.

“Canne à sucre” et “chimistes” colombiens

L’enquête, baptisée “Canne à sucre”, a débuté par un signalement de l’Inspection du travail en 2021 sur une fraude au chômage partiel durant la pandémie. Elle a rapidement mis en lumière un réseau logistique complexe, structuré autour d’une multitude de sociétés écrans, supposément piloté par Douadi, déjà condamné dans la célèbre affaire de fraude à la taxe carbone.

Parallèlement, un autre groupe, coordonné par Adalberto Patino Pareja, Colombien de 65 ans incarcéré en France, aurait permis l’importation des stupéfiants. Cette filière serait liée au puissant cartel colombien du “Clan del Golfo”. Les “chimistes” de ce réseau devaient extraire la cocaïne dissimulée dans la canne à sucre une fois celle-ci arrivée en Europe.

Des saisies connexes, notamment de 600kg de cocaïne cachée dans du sable à Carthagène (Colombie), ou encore 400kg de méthamphétamine en Allemagne et aux Pays-Bas, pourraient être liées à ces deux filières. Leur valeur totale est estimée à 88 millions d’euros.