Le Premier ministre du Soudan, Kamel Idris, s’est rendu samedi 19 juillet à Khartoum, pour la première fois depuis sa prise de fonctions en mai. Sa visite marque une étape symbolique alors que la capitale est encore profondément marquée par plus de deux années de guerre civile.
Sur les ruines de l’aéroport et d’autres infrastructures détruites, le chef du gouvernement soutenu par l’armée a dévoilé des projets ambitieux de réhabilitation. Objectif : permettre "le retour des citoyens" et faire en sorte que "Khartoum redevienne une capitale nationale fière", a-t-il déclaré selon l’agence de presse officielle soudanaise.
Le conflit opposant l’armée aux Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires redoutés, a éclaté en avril 2023. Il a causé des dizaines de milliers de morts rien qu'à Khartoum et entraîné la fuite de 3,5 millions d’habitants, selon les Nations unies.
Une capitale sinistrée, un pays en crise
Samedi, Kamel Idris a visité plusieurs sites stratégiques, dont le quartier général de l’armée, l’aéroport international et la raffinerie d’al-Jaili, autrefois capable de traiter 100 000 barils par jour. "Les institutions nationales reviendront plus fortes qu’avant", a-t-il affirmé. La raffinerie calcinée nécessitera 1,3 milliard de dollars pour être remise en service, ont précisé des responsables soudanais.
Des équipes sont actuellement mobilisées pour enterrer les corps, désamorcer les engins explosifs et relancer les services publics. Le gouvernement, toujours basé à Port-Soudan, prépare le retour progressif des ministères à Khartoum malgré des combats persistants dans d’autres régions.
Diplomate chevronné et ancien haut responsable de l’ONU, Kamel Idris a été nommé par le général Abdel Fattah al-Burhane pour diriger un "gouvernement de l’espoir". Mais la guerre a déjà plongé le Soudan dans la pire crise humanitaire mondiale actuelle, avec 25 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë et plus de 10 millions de déplacés internes.
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