Le Kenya a indemnisé quatre victimes de violences sexuelles commises lors de la crise post-électorale de 2007-2008. Les autorités de Nairobi avaient, en 2020, été jugées responsables par un tribunal kényan de "l'échec à conduire des enquêtes indépendantes et efficaces et à engager des poursuites" sur les violences sexuelles perpétrées pendant la pire crise post-électorale de l'histoire du Kenya, qui avait fait quelque 1.100 morts et plusieurs centaines de milliers de déplacés.
Le geste a été salué par les ONG. "Dans un geste historique, le gouvernement kényan a versé 16 millions de shillings kényans (environ 106.000 euros) d'indemnisation à quatre (...) survivantes de violences sexuelles", ont déclaré plusieurs organisations, dont la Commission nationale des droits humains du Kenya (KNCHR), une institution publique indépendante, et l'ONG Commission internationale de juristes (ICJ).
"C'est la première fois dans l'histoire du Kenya que des survivantes de violences sexuelles liées au conflit reçoivent une indemnisation officielle pour les préjudices subis", ont-elles ajouté dans un communiqué, tout en soulignant que celle-ci a été versée près de 13 ans après le dépôt de la plainte, et que les intérêts restent impayés.
Des survivantes saluent une avancée, d’autres victimes toujours en attente de justice
"Je pensais que j'allais mourir sans voir cet argent et avant que justice ne soit rendue", a affirmé l'une des quatre victimes indemnisées.
Pour le directeur adjoint de la branche kényane de l'ICJ, Demas Kiprono, cette décision "marque un changement dans la mesure où la responsabilité de l'État a été reconnue et cela donne de l'espoir aux autres victimes de viols".
Quatre autres victimes, deux femmes et deux hommes , avaient vu leur requête rejetée en 2020, et ont interjeté appel.
Les violences électorales sont récurrentes au Kenya, mais la crise meurtrière de fin 2007 début 2008 avait plongé le pays au bord du gouffre.
Pendant ces semaines de chaos, au moins 900 personnes avaient été victimes de violences sexuelles pouvant aller jusqu'à des viols collectifs ou des castrations, selon la KNCHR.
Kenyatta et Ruto inculpés puis blanchis par la CPI
La crise de 2007-2008 avait débouché sur l'inculpation par la Cour pénale internationale de l'ex-chef de l'Etat Uhuru Kenyatta et de l'actuel président William Ruto mais les charges avaient finalement été abandonnées en 2014 après ce qui avait été dénoncé comme une campagne d'intimidation de victimes et de témoins.
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