Human Rights Watch (HRW) a lancé mercredi 23 juillet un nouvel appel à la libération de Mohamed Bazoum, président du Niger renversé lors du coup d'État du 26 juillet 2023. L'ONG dénonce une détention "arbitraire" et un mépris flagrant de l'État de droit de la part de la junte au pouvoir.
Depuis deux ans, Mohamed Bazoum est retenu avec son épouse Hadiza dans une aile du palais présidentiel à Niamey. Il n’en est jamais sorti, selon ses avocats, et n’a jamais présenté sa démission.
"Les autorités nigériennes devraient immédiatement libérer l'ancien président Mohamed Bazoum", déclare HRW dans un communiqué. Pour Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur le Sahel, cette détention reflète "le mépris de la junte militaire pour l’État de droit".
Une situation condamnée à l’international
La junte, en place depuis le coup d'État de 2023 et dirigée par le général Abdourahamane Tiani, avait promis de juger Mohamed Bazoum pour "complot contre l'autorité de l’État" et "crime de trahison", un chef d’accusation passible de la peine de mort. En juin 2024, la Cour d’État du Niger — une juridiction créée par le régime — a levé son immunité présidentielle. Pourtant, aucune procédure judiciaire n’a été lancée à ce jour.
Les avocats de l’ancien président ont saisi plusieurs instances internationales, dont la Cour de justice de la Cedeao et les Nations unies, qui ont toutes deux qualifié sa détention d’"arbitraire" et exigé sa libération immédiate.
Pour HRW, l’affaire Bazoum symbolise une dérive autoritaire : "Les abus contre Mohamed Bazoum reflètent les pratiques d’une junte qui réprime l’opposition, muselle les médias et retarde la transition vers un régime civil", conclut l’organisation.
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