Directeur de publication du journal la Boussole, Cosme Hounsa a été arrêté mardi soir par des agents du Centre national des investigations numériques (CNIN), à la suite d'une plainte pour "harcèlement par voie électronique" déposée par le ministre-conseiller Rachidi Gbadamassi, selon plusieurs organisations professionnelles. Le journaliste devait être présenté au procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) jeudi, ont indiqué à l'AFP des sources judiciaires.
Une arrestation dénoncée par plusieurs associations de journalistes
L'Association des journalistes exerçant dans le septentrion (dans le nord du pays, AJS-B) a exprimé mercredi dans un communiqué sa "vive inquiétude" face à cette nouvelle interpellation, estimant qu'elle "soulève des questions fondamentales sur la liberté de la presse" au Bénin. "Les opinions exprimées dans le cadre d'une publication de presse, qu'elles plaisent ou non, ne doivent en aucun cas faire l'objet de représailles pénales", a estimé l'AJS-B. De son côté, l'Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA), basée à Abidjan, a demandé mercredi la libération immédiate de Cosme Hounsa, dénonçant dans un communiqué une "arrestation arbitraire". L'organisation s'est déclarée "stupéfaite et attristée" par cette interpellation. "Cela contribue à alourdir le climat dans le paysage médiatique du pays", a exprimé Yao Noël, président de l'UJPLA. Il appelle les autorités béninoises à "respecter la liberté de la presse" et à garantir un procès équitable au journaliste.
🇧🇯 L'Odem (Observatoire de la déontologie et de l'éthique dans les médias) demande la liberté totale pour le journaliste Cosme Hounsa, directeur de publication du quotidien #LaBoussole pic.twitter.com/zpzhVhQ9uH
— Actualités229🇧🇯 (@actualites229) July 18, 2025
La plateforme des Promoteurs et acteurs pour le développement des médias au Bénin (Padem-Bénin) a également fait part dans un communiqué de sa "vive protestation contre cette façon cavalière d'arrêter un journaliste dans l'exercice de sa fonction". La Padem-Bénin rappelle qu'en cas de délit de presse commis par un journaliste détenteur de la carte de presse, la loi béninoise interdit la garde-à-vue et la détention préventive.
A lire : Bénin : un journaliste critique du pouvoir interpellé à Abidjan et extradé à Cotonou
D’autres journalistes arrêtés
L'arrestation de Cosme Hounsa survient quelques jours après celle d'un autre journaliste béninois, Hugues Comlan Soussoukpé, critique du pouvoir, interpellé en Côte d'Ivoire et extradé au Bénin. En août 2024, le cyberactiviste béninois Steve Amoussou, accusé de tenir un compte critique du pouvoir sur les réseaux sociaux, avait été "enlevé" au Togo voisin selon ses avocats, puis ramené à Cotonou où il a été condamné début juin à deux ans de prison ferme.
Réfugié politique au Togo depuis 2021 et connu pour ses enquêtes critiques visant les autorités béninoises, le journaliste Hugues Comlan Sossoukpè avait été convié à Abidjan pour une mission professionnelle. Il sera livré au Bénin. Enquête RSF. https://t.co/NdeqNfAg2W
— Sadibou (@Cheikhsadbu) July 14, 2025
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