Burkina Faso : nouvelle interpellation d’un directeur de quotidien, RSF dénonce une “reprise inquiétante” des arrestations de journalistes

Actus. Le directeur de publication du journal Aujourd’hui au Faso, Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana, a été interpellé mardi 14 octobre à Ouagadougou par des agents du renseignement. Après plusieurs arrestations similaires de journalistes ces derniers jours, Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète d’un durcissement du régime.

Burkina Faso : nouvelle interpellation d’un directeur de quotidien, RSF dénonce une “reprise inquiétante” des arrestations de journalistes
Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana, - Aujourd'hui au Faso

Une arrestation dans un climat de tensions croissantes 

Le directeur de publication du quotidien privé Aujourd’hui au Faso, Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana, a été arrêté à son domicile mardi 14 octobre par quatre individus en civil se présentant comme des agents de l’Agence nationale du renseignement (ANR), selon une annonce publiée par son journal sur Facebook. 
“Après quelques échanges, il a été conduit vers une destination inconnue à bord d’un véhicule”, a précisé le média, qui dit ignorer les raisons de cette interpellation. 
Cette arrestation survient au lendemain de l’enlèvement de deux autres journalistes burkinabè, Ousseni Ilboudo (L’Observateur Paalga) et Michel Nana (Le Pays), ainsi que de trois magistrats de la cour d’appel de Ouagadougou. 

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RSF dénonce une “reprise inquiétante” des arrestations 

Dans un communiqué transmis à l’AFP, Reporters sans frontières (RSF) a vivement condamné ces interpellations. “RSF déplore ces enlèvements, sans fondements connus, qui visent des visages emblématiques du journalisme burkinabè. L’organisation appelle les autorités à sortir de leur mutisme coupable et à libérer tous les journalistes détenus”, a réagi Sadibou Marong, directeur de l’ONG pour l’Afrique subsaharienne. 
L’organisation de défense de la liberté de la presse souligne une “reprise inquiétante des arrestations de journalistes” dans un contexte de forte pression sur les médias indépendants depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, à la suite du coup d’État de septembre 2022. 

Une liberté de la presse sous étau 

Ces derniers mois, plusieurs personnalités critiques du régime – journalistes, militants de la société civile ou proches d’opposants – ont été arrêtées puis parfois mobilisées de force pour combattre les groupes jihadistes actifs dans le pays depuis une dizaine d’années. 
Le Burkina Faso occupe la 105ᵉ place sur 180 dans le classement mondial 2025 de la liberté de la presse établi par RSF. En parallèle, une série d’arrestations d’officiers, dont l’ancien chef d’état-major de la gendarmerie Evrard Somda, a été opérée au nom de la lutte contre les “complots” et les “tentatives de déstabilisation des institutions”. 
 

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