Election présidentielle en Côte d'Ivoire. L'opposition accuse le pouvoir de "mettre en péril la paix sociale" et annonce une nouvelle "grande marche nationale"

Actus. À moins de deux semaines de l'élection présidentielle du samedi 25 octobre en Côte d'Ivoire, l’opposition accuse le pouvoir d’"étouffer la démocratie" après l’arrestation de centaines de manifestants et l’interdiction des rassemblements publics.

Election présidentielle en Côte d'Ivoire. L'opposition accuse le pouvoir de "mettre en péril la paix sociale" et annonce une nouvelle "grande marche nationale"
Habiba Touré, porte-parole du Front commun opposé à Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, a pris la parole mardi 14 octobre pour dénoncer l'attitude du pouvoir. - Ndri ndri - Wikicommons

À dix jours de l'élection présidentielle du samedi 25 octobre, le climat politique s’envenime en Côte d'Ivoire. Les deux principaux partis d’opposition ont accusé mardi 14 octobre les autorités de "mettre en péril la paix sociale" après l’interpellation de plusieurs centaines de personnes lors de manifestations interdites.

Depuis début septembre, la tension est montée d’un cran, après la décision du Conseil constitutionnel d’écarter plusieurs figures de l’opposition, dont l’ancien président Laurent Gbagbo et le chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam. Ces exclusions ont déclenché une série de rassemblements réprimés par les forces de l’ordre.

Libertés "bafouées" selon l’opposition

Le Front commun, alliance entre le PDCI et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), présidé par Laurent Gbagbo, a dénoncé dans un communiqué "une dérive liberticide" du pouvoir. "Les libertés d’association, de réunion et de manifestation sont garanties par la loi", a rappelé sa porte-parole, Habiba Touré, en annonçant une "nouvelle grande marche nationale" dans les prochains jours.

La précédente marche, prévue samedi 11 octobre, avait été interdite pour "maintenir l’ordre public". Quelques groupes de manifestants ayant bravé l’interdiction ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène dans plusieurs quartiers d’Abidjan. Selon une source sécuritaire citée par l’AFP, "710 personnes ont été arrêtées" depuis le week-end, principalement dans la capitale économique et les régions de La Mé et de Gagnoa.

Montée de la tension avant le scrutin

Les manifestants dénoncent notamment la possibilité d’un quatrième mandat du président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011. Pour l’opposition, cette candidature est "contraire à la Constitution", bien que le Conseil constitutionnel ait estimé en 2016 que le compteur des mandats avait été "remis à zéro" avec la nouvelle loi fondamentale.

Malgré ces tensions, la campagne électorale se poursuit. Quatre candidats d’opposition restent en lice face à Alassane Ouattara : Jean-Louis Billon, Simone Ehivet Gbagbo, Ahoua Don Mello et Henriette Lagou. Pendant que les meetings officiels se multiplient, la société civile, par la voix de Pulchérie Gbalet, appelle à "tout bloquer dans le pays" pour réclamer un scrutin "juste et inclusif".

À Abidjan, la vie reprenait son cours normal en début de semaine, mais l’opposition prévient : sans ouverture politique, "le pays court à la confrontation".

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