À moins de deux mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le climat politique se tend encore un peu plus. Inéligible, l’ancien chef d’État Laurent Gbagbo a annoncé jeudi 18 septembre qu’il ne soutiendrait aucun des candidats retenus pour le scrutin du 25 octobre.
Une exclusion contestée
Le Conseil constitutionnel a invalidé plusieurs candidatures, dont celles de Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, au motif de décisions judiciaires antérieures. Pour le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), fondé par l’ex-président (2000-2011), cette sélection écarte les principaux challengers du président sortant Alassane Ouattara.
"Il faut le dire clairement, les candidats retenus par le Conseil constitutionnel ne sont pas ceux investis par les grands partis politiques du pays", a déclaré Habiba Touré, porte-parole du PPA-CI.
Candidats divisés et absence de consigne
Cinq personnalités restent en lice, dont Alassane Ouattara, en quête d’un quatrième mandat, mais aussi Simone Gbagbo, ancienne épouse de l’ex-président, et l’ex-ministre Ahoua Don Mello, autrefois dans son camp. Deux autres anciens ministres, Jean-Louis Billon et Henriette Lagou, complètent la liste.
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Laurent Gbagbo a envisagé un soutien stratégique, mais, faute de "consensus" et de "légitimité suffisante", il a écarté cette option. Il a toutefois appelé ses partisans à privilégier "des actions démocratiques et pacifiques" pour contester le processus.
La bataille des mandats
L’opposant martèle depuis plusieurs semaines que la candidature d’Alassane Ouattara viole la Constitution, qui limite la présidence à deux mandats. Mais le Conseil constitutionnel considère que la réforme adoptée en 2016 a remis les compteurs à zéro, permettant à l’actuel chef de l’État, au pouvoir depuis 2011, de se représenter.
Le gouvernement a prévenu que toute contestation de ces décisions tomberait "sous le coup de la loi". Un avertissement qui souligne la tension d’un scrutin déjà contesté, dans un pays marqué par de profondes fractures politiques.
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