Un village attaqué dans la nuit
Selon les autorités locales, des combattants ADF ont fait irruption dans le village de Mukondo, dans le territoire de Lubero, au nord de la province du Nord-Kivu, avant d’y semer la terreur.
« Ils ont égorgé 19 personnes », a déclaré à l’AFP le colonel Alain Kiwewa, administrateur militaire du territoire. Plusieurs maisons et boutiques ont été incendiées, tandis qu’un mouvement massif de population a été signalé dans la zone. D’après la société civile locale, 16 civils et un militaire congolais figurent parmi les victimes, et plusieurs personnes auraient été enlevées par les assaillants.
RDC : au moins 13 civils tués dans une nouvelle attaque des ADF à Mukondo (Lubero) https://t.co/q7Valg8dCx
— ACTUALITE.CD (@actualitecd) October 13, 2025
Des alertes ignorées avant l’attaque
Le président de la société civile de Lubero, Kambale Maboko, affirme que des signaux d’alerte avaient été transmis avant l’incursion, sans réaction des autorités :
« Il y a eu des alertes, mais elles n’ont pas été prises en compte, et voilà le bilan, qui est très lourd », a-t-il regretté. L’attaque de Mukondo s’ajoute à une longue série de massacres attribués aux ADF, un groupe armé d’origine ougandaise qui a prêté allégeance à l’État islamique et qui multiplie les violences contre les civils dans l’est congolais.
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Une opération conjointe qui peine à enrayer les massacres
Depuis 2021, les armées congolaise et ougandaise mènent une opération conjointe baptisée « Shujaa » pour neutraliser les ADF. Mais malgré cette coopération militaire, les attaques se poursuivent à un rythme soutenu.
Dispersés en plusieurs petits groupes, les rebelles frappent des villages isolés, ciblant principalement des civils avant de se replier dans les forêts denses du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Selon un décompte de l’AFP, plus de 180 civils ont été tués dans l’Est de la RDC depuis juillet dans des attaques attribuées à ce groupe.
Un contexte régional explosif
L’est de la République démocratique du Congo reste déchiré par trente années de violences impliquant une multitude de groupes armés. Tandis que le M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, contrôle toujours de larges portions du Nord-Kivu et du Sud-Kivu malgré un accord de paix signé fin juin, les ADF continuent d’étendre leurs exactions plus au nord.
La situation humanitaire et sécuritaire dans cette région déjà instable reste dramatique, malgré la présence d’importants contingents militaires nationaux et étrangers.
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