Hermann Yaméogo, 77 ans, "a été libéré hier (dimanche) et se trouve en famille", a indiqué un membre de sa famille joint par l'AFP. "Il est un peu malade depuis quelque temps mais se porte bien", a précisé cette source, estimant que son état de santé "a certainement joué en faveur de (sa) libération". Une autre proche a confirmé sa libération, précisant qu'il "a subi un interrogatoire avant d'être autorisé à regagner sa famille".
Me Hermann Yaméogo avait été "enlevé" à son domicile par des "hommes armés habillés en tenue civile" selon ses proches, quelques jours après la publication d'une analyse critique de la situation sociopolitique du pays, dirigé par un régime militaire. Ses téléphones, tous les ordinateurs et quelques documents avaient été saisis, selon les mêmes sources. Son lieu de détention n'a pas été renseigné.
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De nombreux cas d'enlèvements de voix considérées comme hostiles au régime ont été rapportés à Ouagadougou et dans d'autres localités, depuis plus d'un an
Hermann Yaméogo est l'un des fils de Maurice Yaméogo, premier président (1959-1966) du Burkina Faso indépendant, alors appelé Haute Volta. Président de l'Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), il a publié mercredi sur les réseaux sociaux une "analyse critique" de la situation sociopolitique du Burkina, dirigé par un régime militaire avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir après un coup d'Etat en septembre 2022. Son analyse a été largement relayée, poussant certains à saluer son "courage suicidaire". "Une analyse objective, lucide et courageuse de la situation nationale ne peut que conclure que notre pays se trouve, pour la première fois de son histoire contemporaine, suspendu au-dessus du vide", avait écrit Me Hermann Yaméogo. "Il n'est donc plus admissible, à l'heure où nous sommes au bord du gouffre, de persister dans une voie dont l'inefficacité tragique a été démontrée par les faits", poursuit-il.
Le régime militaire a récemment libéré huit personnes enlevées ou arrêtées puis réquisitionnées de force dans la lutte antijihadiste, notamment des journalistes, des leaders de la société civile ou des proches d'hommes politiques. En revanche, le sort de dizaines d'officiers militaires accusés de "complot" ou de "tentative de déstabilisation des institutions républicaines" reste inconnu.
🇧🇫 Très bonne nouvelle depuis Ouagadougou.
— Naïm Touré (@abousaib) July 27, 2025
Nous apprenons à l'instant la libération de l'avocat et homme politique burkinabé Me Hermann YAMÉOGO. pic.twitter.com/rYUGtCZGb8
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