Le Conseil constitutionnel camerounais a rejeté, mardi 5 août, la candidature de Maurice Kamto, figure emblématique de l'opposition au président Paul Biya, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis plus de quatre décennies.
« Le Conseil constitutionnel a estimé que la candidature de M. Kamto ne peut pas être valide et la conséquence immédiate, c'est qu'il ne participera pas à la compétition présidentielle », a déclaré son avocat, Hippolyte Meli Tiakouang, à l'issue de l’audience devant la presse.
Arrivé deuxième à la présidentielle d’octobre 2018, Maurice Kamto s'était cette fois présenté sous l’étiquette du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (Manidem), faute de pouvoir concourir avec son parti historique, le MRC, exclu du processus électoral.
En cause : une disposition controversée du code électoral camerounais, qui impose aux partis souhaitant participer à la présidentielle de disposer d’élus à l’Assemblée nationale ou dans les conseils municipaux. Le MRC ayant boycotté les législatives et municipales de 2020 pour dénoncer un processus biaisé, il ne pouvait donc légalement présenter de candidat.
Cette invalidation, largement anticipée mais fortement contestée, ravive les critiques récurrentes sur l’équité du système électoral au Cameroun. Pour de nombreux observateurs, elle illustre une nouvelle fois le verrouillage de l’espace politique autour du pouvoir en place.
Le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, brigue un nouveau mandat malgré les critiques sur son âge et sa gouvernance. L’opposition dénonce une mascarade électorale et appelle à des réformes profondes du système électoral pour garantir une réelle alternance démocratique.
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