La télévision d’État soudanaise a annoncé mercredi 6 août la destruction d’un avion des Émirats arabes unis, qui aurait convoyé des mercenaires colombiens vers l’aéroport de Nyala, dans le Darfour-Sud. Selon une source militaire contactée par l’AFP, l’appareil « a été bombardé et complètement détruit » dès son atterrissage. Aucune précision n’a été donnée sur d’éventuelles victimes.
L’aéroport visé est situé dans une zone contrôlée par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre depuis avril 2023 contre l’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane.
Accusations répétées contre les Émirats arabes unis
Depuis plusieurs mois, l’armée soudanaise accuse Abou Dhabi de soutenir activement les FSR, en leur fournissant notamment des drones et du matériel militaire via cet aéroport stratégique. Les Émirats ont toujours démenti toute implication directe, malgré plusieurs rapports d’experts de l’ONU et d’ONG internationales appuyant ces accusations.
Des images satellites publiées récemment montrent des drones longue portée de fabrication chinoise stationnés à Nyala.
Des mercenaires colombiens sur le terrain
Lundi 4 août, les autorités soudanaises fidèles à l’armée ont accusé les Émirats de recruter et financer des mercenaires colombiens pour appuyer les FSR. Ces accusations s’appuieraient sur des documents officiels, non rendus publics à ce stade.
La présence de combattants colombiens au Darfour avait déjà été signalée fin 2024, puis confirmée par des experts onusiens. Cette semaine, une coalition pro-armée active dans la région, les Forces conjointes, a rapporté la présence d’au moins 80 mercenaires colombiens à El-Facher, dernière capitale régionale encore sous contrôle gouvernemental. Plusieurs d’entre eux auraient été tués, selon la même source.
Tensions diplomatiques et guerre prolongée
L’armée soudanaise a publié des vidéos montrant, selon elle, des « mercenaires étrangers supposés colombiens ». Ces images n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante. En décembre dernier, le gouvernement soudanais affirmait que Bogota avait exprimé ses regrets face à l’implication de certains de ses ressortissants dans le conflit.
Les Émirats, de leur côté, n’ont pas encore réagi officiellement à cette nouvelle accusation. Ils avaient par le passé reconnu avoir recruté des mercenaires colombiens dans le cadre d’opérations au Yémen ou dans le Golfe.
La guerre au Soudan est entrée dans sa troisième année. Elle a déjà fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de 13 millions de personnes, selon l’ONU, qui la qualifie de pire crise humanitaire actuelle au monde.
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