Des villes japonaises "cédées aux Africains"' : au Japon, du partenariat à la fake news virale

Actus. Quatre villes japonaises croulent sous les plaintes après leur désignation comme "villes partenaires" de pays africains. De fausses rumeurs évoquant l'arrivée de migrants dans ces communes ont alimenté l’inquiétude, malgré les démentis du gouvernement.

Des villes japonaises "cédées aux Africains"' : au Japon, du partenariat à la fake news virale
Un post sur X, vu des millions de fois, affirme que Kisarazu "envisage sérieusement de céder la ville aux Africains" : une fake news, bien sûr. - Kentagon - Wikicommons

Depuis lundi 25 août, quatre villes japonaises font face à une vague inédite de plaintes de résidents inquiets, à la suite de leur désignation comme "villes partenaires" de pays africains. Kisarazu, Sanjo, Imabari et Nagai avaient été associées respectivement au Nigéria, au Ghana, au Mozambique et à la Tanzanie dans le cadre d’une initiative de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA).

Un flot de rumeurs autour de visas spéciaux

Rapidement, des informations erronées se sont propagées. Le gouvernement nigérian a évoqué la création par Tokyo "d’une catégorie spéciale de visa", tandis que certains médias africains affirmaient que le programme visait à installer des migrants au Japon. Un message sur X, vu 4,6 millions de fois, allait jusqu’à prétendre que Kisarazu "envisage sérieusement de céder la ville aux Africains".

Face à la controverse, le gouvernement nippon a été contraint de réagir. "Il n’y a aucun plan pour accepter des migrants ou émettre des visas spéciaux", a démenti le porte-parole Yoshimasa Hayashi.

Des villes saturées d’appels et d’emails

À Sanjo, une équipe municipale de 15 personnes a passé la journée de lundi à répondre aux inquiétudes : "350 appels téléphoniques et 3 500 emails" ont été recensés. Imabari, de son côté, a reçu 460 appels et 1 400 emails. À Kisarazu, le maire Yoshikuni Watanabe a rappelé que le projet n’avait rien à voir avec l’immigration : "Nos initiatives consisteront à coopérer dans le domaine de l’éducation des jeunes à travers le baseball et le softball, et ce n’est pas un programme qui mènera à une relocalisation."

Un responsable local confiait toutefois que "les résidents sont confus et veulent savoir quel gouvernement dit la vérité".

Une question sensible au Japon

Lancée lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), l’initiative des "villes partenaires" vise uniquement à renforcer les échanges. Mais dans un pays où l’immigration reste un sujet sensible – les étrangers représentant à peine 3 % de la main-d’œuvre –, la polémique révèle la persistance des craintes. Le mois dernier, le parti Sanseito, au slogan "Les Japonais d’abord", a d’ailleurs progressé au Sénat en réclamant des "règles plus strictes" sur l’immigration.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Des villes japonaises "cédées aux Africains"' : au Japon, du partenariat à la fake news virale