Course à la direction de l'Unesco : Khaled el-Enany et Firmin Edouard Matoko en lice pour succéder à Audrey Azoulay

Actus. Le Conseil exécutif de l'Unesco se réunit ce lundi 6 octobre à Paris pour un vote déterminant sur le futur directeur général de l'organisation. Deux candidats sont en lice pour succéder à Audrey Azoulay : l'Egyptien Khaled el-Enany, ancien ministre du Tourisme et des Antiquités, et le Congolais Firmin Edouard Matoko, ancien sous-directeur général en charge des relations extérieures.

Course à la direction de l'Unesco : Khaled el-Enany et Firmin Edouard Matoko en lice pour succéder à Audrey Azoulay
Deux candidats sont en lice pour succéder à Audrey Azoulay : l'Egyptien Khaled el-Enany, ancien ministre du Tourisme et des Antiquités, et le Congolais Firmin Edouard Matoko, ancien sous-directeur général en charge des relations extérieures

Le Conseil exécutif de l'Unesco tient ce lundi 6 octobre un vote pour désigner son prochain directeur général. Deux candidats sont en lice pour succéder à la Française Audrey Azoulay: l'Egyptien Khaled el-Enany, 54 ans, ancien ministre du Tourisme et des Antiquités de son pays, qui fait figure de grand favori, et le Congolais Firmin Edouard Matoko 69 ans, 35 ans de carrière à l'Unesco et sous-directeur général chargé des relations extérieures sortant.

Le futur directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture doit être officiellement élu le 6 novembre lors d'une réunion de la Conférence générale à Samarcande (Ouzbékistan).

Le vote de lundi à Paris, qui verra le Conseil exécutif lui recommander un nom, fait figure d'élection avant l'heure: personne dans l'organisation ne se souvient avoir vu un candidat désigné être ensuite désavoué.

Une organisation en crise face au départ des Etats-Unis

Les deux candidats ont donc parcouru le monde ces derniers mois pour courtiser les 57 Etats appelés à voter.  (les Etats-Unis, dont le retrait sera effectif fin 2026, ont annoncé qu'ils ne participeraient pas). "Au moment où l'on traverse des périodes de turbulences très difficiles, de remises en question du multilatéralisme et de l'efficacité des organisations des Nations unies, nous avons besoin d'un leadership qui sait comment fonctionne cette maison, qui sait quels sont les obstacles à éviter, qui a la connaissance des choses qui peuvent se faire ou pas", fait valoir le candidat congolais. Khaled el-Enany entend, lui, apporter un "regard nouveau" et le savoir-faire issu d'une carrière passée à collaborer avec l'Unesco "sur le terrain", en tant que chercheur en égyptologie, directeur de musée, puis ministre, pour donner "plus de visibilité et plus d'impact" à l'organisation.

L'Unesco traverse une période de profonde remise en question ces derniers mois, où elle s'est vue notamment accusée d'être politisée et biaisée. Après Israël en 2017, elle a enregistré cette année le départ du Nicaragua, annoncé en mai après l'attribution d'un prix à un journal d'opposition, et surtout des Etats-Unis, officialisé en juillet par l'administration Trump qui l'accuse de parti pris anti-israélien, de promouvoir "des causes sociales et culturelles clivantes" et de défendre "une feuille de route idéologique et mondialiste" en contradiction avec sa politique d'"America First". Un départ qui ampute ses finances : Washington fournit 8% de son budget total.

"Il faut que tout le monde soit là, sinon ce n'est plus une organisation universelle", estime Firmin Edouard Matoko. Les deux candidats ont promis de s'employer à faire revenir les Etats-Unis, ce qu'avait réussi à faire Audrey Azoulay en 2023, six ans après que Donald Trump eut décidé une première fois de retirer son pays.

La quête de nouveaux financements pour l'Unesco

Face à la perte du financement américain mais aussi aux réticences croissantes des pays européens qui "priorisent leurs dépenses vers les armes et la défense", Khaled el-Enany entend développer l'assise financière de l'Unesco en attirant plus de contributions volontaires de gouvernements, à travers notamment le système d'"échange de dette" (debt swap), mais aussi en faisant appel aux ressources du secteur privé (fondations, mécènes, entreprises etc...).

Ces dernières "représentaient 8% (du budget) en 2024, il y a de la marge pour les augmenter", explique-t-il. "Je veux montrer que l'Unesco a un impact tangible sur la vie des gens", ajoute-t-il: "L'Unesco, ce n'est pas seulement le patrimoine culturel. C'est aussi l'éducation dans les zones d'urgence, la protection et la liberté des journalistes, la place des femmes dans les sciences...".

Si M. el-Enany est élu, il pourrait devenir le premier Arabe à la tête de l'organisation. Le vainqueur, quel qu'il soit, sera le deuxième issu du continent africain, après le Sénégalais Amadou Mahtar Mbow (1974-1987).

 

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