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Mali : une nouvelle demande de déclassification dans l’affaire des journalistes de RFI assassinés en 2013

Actus. Douze ans après le meurtre de Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal, l’association des Amis des deux journalistes de RFI réclame une nouvelle déclassification de documents secret-défense pour relancer l’enquête.

Mali : une nouvelle demande de déclassification dans l’affaire des journalistes de RFI assassinés en 2013
L’association Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon a déposé une nouvelle demande de déclassification en octobre - DR. Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon

L’association Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon a déposé une nouvelle demande de déclassification en octobre, presque douze ans jour pour jour après le double assassinat des journalistes de Radio France Internationale (RFI) à Kidal, dans le nord du Mali.
L’annonce a été faite mercredi 29 octobre à Paris par leur avocate Marie Dosé, lors d’une conférence de presse.

La requête concerne Mohammed Ag Hellah, membre présumé du groupe jihadiste Ansar Dine et chef du campement où les ravisseurs se seraient repliés après l’enlèvement des deux reporters, le 2 novembre 2013.

Une enquête toujours inachevée

Malgré douze années d’investigations et trois juges d’instruction successifs, l’enquête judiciaire française n’a toujours pas permis de faire toute la lumière sur ce drame.

L’instruction, aujourd’hui confiée à un nouveau magistrat depuis mars, s’appuie désormais sur l’exploitation de la téléphonie et de nouveaux témoignages, qui mettent en évidence “l’importance du réseau criminel ayant permis l’enlèvement”, selon Danièle Gonod, présidente de l’association.

Un témoin-clé au cœur des zones d’ombre

L’avocate Marie Dosé a mis en avant le rôle d’un autre protagoniste, Cheikh Ag Haoussa, un ancien combattant touareg d’Ansar Dine, devenu à Kidal “le principal interlocuteur des forces françaises et de la Minusma”, la mission des Nations unies au Mali.

Interviewé par Ghislaine Dupont trois jours avant sa mort, le 30 octobre 2013, Ag Haoussa aurait été aperçu à Kidal en compagnie de Baye Ag Bakabo, chef présumé du commando de ravisseurs, quelques heures avant l’enlèvement.
Il aurait ensuite été contacté par l’armée française pour identifier le véhicule utilisé par les assaillants, selon Me Dosé.
Cheikh Ag Haoussa est mort en octobre 2016, dans l’explosion de sa voiture, un décès qui n’a jamais été élucidé.

Une affaire symbole des zones grises de la guerre au Sahel

Le 2 novembre 2013, Ghislaine Dupont (57 ans) et Claude Verlon (55 ans) avaient été enlevés puis exécutés peu après un reportage pour RFI à Kidal, quelques mois après le lancement de l’opération Serval destinée à repousser les groupes jihadistes menaçant Bamako.
Leurs corps avaient été retrouvés près de leur véhicule, dans le désert, après une panne du pick-up des ravisseurs.

L’attentat avait été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais la version d’une prise d’otages ratée n’a jamais convaincu les proches des victimes, qui continuent à dénoncer le silence de l’armée française et les lenteurs de la justice.

Vers un nouvel épisode judiciaire ?

Pour l’association, cette nouvelle demande de déclassification vise à obtenir des documents militaires encore classés “secret défense”, susceptibles d’éclairer le rôle de certains acteurs locaux, ainsi que la réaction des forces françaises présentes à Kidal au moment du drame.

“Nous demandons au magistrat instructeur de s’intéresser à ces protagonistes oubliés”, a conclu Me Dosé, espérant relancer un dossier enlisé depuis plus d’une décennie.

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