Gracié mercredi 12 novembre par le président algérien Abdelmadjid Tebboune après un an de détention, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal restera encore plusieurs jours à Berlin, a indiqué vendredi à l’AFP une source proche du dossier. Âgé de 81 ans, il est soigné depuis mercredi soir dans un hôpital militaire de la capitale allemande, où il a été admis quelques heures seulement après son élargissement.
Selon cette source, l’auteur doit encore subir “divers examens” et demeurera en Allemagne “au moins jusqu’au début de la semaine prochaine”. Elle ajoute qu’“en fait, il est prévu qu’il reste encore plus longtemps”. L’écrivain “va bien compte tenu des circonstances” et se dit “bien sûr euphorique à propos de cette libération et de cette grâce”.
Une détention qui avait ravivé les tensions Paris-Alger
Boualem Sansal avait été condamné à cinq ans de prison pour avoir affirmé que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de régions qu’il estimait avoir auparavant appartenu au Maroc. Sa famille s’était inquiétée à plusieurs reprises de son état de santé, l’écrivain étant traité pour un cancer de la prostate.
Considéré comme l’une des grandes voix de la littérature nord-africaine, l’auteur de “2084” est connu pour ses critiques envers les autorités algériennes et les islamistes. Sa détention avait aggravé une brouille diplomatique entre Paris et Alger, après la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Un retour en France encore incertain
Une conversation téléphonique retranscrite dans Le Point laissait entendre que Boualem Sansal pourrait être transféré à Paris dès vendredi ou samedi. Mais la source interrogée par l’AFP reste prudente, soulignant que la décision sera prise “après discussion”, une fois les examens terminés. Naturalisé français en 2024, l’écrivain devrait donc rester dans la capitale allemande plus longtemps que prévu initialement.
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