Une coopération annoncée malgré des tensions récentes
Les États-Unis souhaitent renforcer leur coopération avec le Nigeria pour répondre aux violences visant les chrétiens, a déclaré jeudi Jonathan Pratt, haut responsable du département d’État pour l’Afrique, lors d’une audition parlementaire à Washington. Une délégation nigériane est actuellement dans la capitale américaine pour discuter de ces préoccupations, quelques semaines seulement après que le président Donald Trump a évoqué une possible intervention militaire.
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Christopher Landau, secrétaire d’État adjoint, doit rencontrer la délégation pour aborder la mise en place d’un plan d’action et d’un groupe de travail bilatéral. Jonathan Pratt a confirmé que des discussions internes avaient déjà eu lieu à Washington concernant la dimension sécuritaire du dossier, sans toutefois mentionner d’options militaires. Selon plusieurs intervenants de la commission parlementaire, les chrétiens seraient « victimes de façon disproportionnée » des violences au Nigeria, un argument que Donald Trump a lui-même brandi en qualifiant la situation de « menace existentielle ». Le pays a été replacé par Washington sur la liste des États « particulièrement préoccupants » en matière de liberté religieuse.
Un contexte de violences multiformes et d’instrumentalisation politique
Le Nigeria, partagé entre un nord majoritairement musulman et un sud majoritairement chrétien, reste confronté à des violences récurrentes impliquant des groupes armés, des milices communautaires et des organisations criminelles. Ces attaques font régulièrement des victimes des deux confessions, parfois sans distinction. L’audition parlementaire intervient après une nouvelle attaque meurtrière : mardi soir, deux personnes ont été tuées lors de l’assaut d’une église dans l’ouest du pays, en pleine messe retransmise en direct. Par visioconférence, l’évêque Wilfred Chikpa Anagbe a dénoncé l’inaction d’Abuja, accusant les dirigeants nigérians de minimiser ce qu’il qualifie de « génocide ».
Aux États-Unis, des élus conservateurs et des organisations chrétiennes exercent une forte pression politique pour que Washington intensifie son engagement. Face à ces critiques, le gouvernement nigérian affirme ne tolérer aucune forme de persécution religieuse et rejette toute accusation de partialité dans sa gestion des conflits.
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