L’Ouganda pointé du doigt alors que le conflit sud-soudanais s’aggrave
Dans un rapport daté de fin novembre, les experts chargés par le Conseil de sécurité de surveiller les sanctions visant le Soudan du Sud affirment avoir obtenu confirmation de Kampala du déploiement, en mars, de soldats des Forces armées ougandaises (FDPO) à la demande du président sud-soudanais Salva Kiir. Depuis ce premier envoi, ils assurent avoir pu vérifier l’arrivée de renforts humains et matériels, ainsi que l’expansion de la présence militaire ougandaise à proximité de Juba.
Selon le document, le gouvernement sud-soudanais a ainsi bénéficié d’un soutien continu comprenant des troupes, des chars, des véhicules blindés et, plus récemment, trois hélicoptères militaires ougandais. Ces moyens constituent autant de violations présumées de l’embargo sur les armes imposé en 2018 par les Nations unies, dont l’objectif était de limiter l’escalade militaire dans un pays régulièrement au bord de l’implosion.
Un conflit fragmenté et un recours croissant aux bombardements aériens
La situation sécuritaire s’est nettement dégradée à partir de mars avec la reprise de combats localisés entre l’armée sud-soudanaise et des milices loyales à l’ancien vice-président Riek Machar. L’inculpation de ce dernier en septembre pour « crimes contre l’humanité » a ravivé les tensions et accentué les risques de glissement vers une nouvelle guerre civile.
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Pour les experts onusiens, des années de négligence ont profondément fragmenté les forces gouvernementales comme celles de l’opposition, donnant naissance à un paysage militaire éclaté mêlant soldats réguliers, déserteurs et groupes d’autodéfense absorbés par des conflits locaux. Face au manque de moyens et au moral en berne, les Forces sud-soudanaises de défense du peuple ont accru leur recours à des bombardements aériens « relativement aveugles », marquant une rupture avec leurs tactiques antérieures.
Déjà en mai, le Conseil de sécurité s’était alarmé d’informations faisant état de l’utilisation indiscriminée de barils explosifs. À quatorze ans de son indépendance, le Soudan du Sud, meurtri par une guerre civile qui a fait au moins 400.000 morts entre 2013 et 2018, voit à nouveau s’accumuler les signes d’une instabilité durable.
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