Treize personnes, détenues depuis près de 18 ans sans procès en Erythrée, l'un des pays les plus fermés de la planète, ont été libérées, a affirmé mercredi 10 décembre, une ONG érythréenne de défense des droits humains, qui a demandé la libération de quelque 10.000 prisonniers d'opinion. L'Erythrée est dirigé d'une main de fer depuis son indépendance en 1993 par Issaias Afwerki, 79 ans.
Aucune élection n'a jamais été organisée et le pays est régulièrement pointé du doigt par les ONG et l'ONU pour ses atteintes répétées contre les libertés publiques. Les dissidents de ce pays de quelque 3,5 millions d'habitants de la Corne de l'Afrique disparaissent au goulag et les civils sont enrôlés à vie dans l'armée ou contraints au travail forcé dans le cadre d'un service national assimilé à de l'esclavage, dénonce l'ONU.
L'ONG Human Rights Concern - Eritrea (HRCE) salue la libération des treize personnes, dont d'anciens policiers et un ancien athlète olympique
L'ONG Human Rights Concern - Eritrea (HRCE) a dans un communiqué "salué" la libération des 13 personnes, dont d'anciens policiers et un ancien athlète olympique, "qui étaient incarcérés depuis près de 18 ans sans inculpation, sans procès ni accès à un avocat". Durant leur détention, dans la prison de Mai Serwan, située près de la capitale Asmara, "beaucoup ont subi l'isolement et des conditions s'apparentant à de la torture, notamment l'emprisonnement dans des conteneurs métalliques, où les températures oscillent entre une chaleur extrême et un froid mordant", a déploré l'ONG.
Selon HRCE, malgré ces libérations, accordées avec "un retard considérable", "la crise plus large des droits humains en Érythrée, elle, demeure inchangée": "L'Érythrée continue d'incarcérer plus de 10.000 prisonniers d'opinion, parmi lesquels des dissidents politiques, des journalistes, des membres de minorités religieuses, des conscrits, des étudiants et de simples citoyens".
L'ONG, qui a dénoncé des conditions de détention "notoirement inhumaines", a exhorté la communauté internationale, notamment l'Union africaine, les Etats-Unis et l'ONU, "à intensifier la pression sur l'Érythrée afin qu'elle mette fin à ses violations graves et systématiques des droits humains et qu'elle mette en place des mécanismes de responsabilité pour les abus passés et en cours".
Interrogé par l'AFP sur le nombre de prisonniers d'opinion dans le pays et sur leurs conditions de détention, le ministre érythréen de l'Information Yemane Ghebremeskel, n'a pour l'heure pas donné suite.
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