21 militaires et 16 civils ont été tués dans cette région où opèrent les jihadistes, selon ces sources.Un précédent bilan communiqué mardi faisait état de 26 morts.
L'incursion de Boko Haram à Darak - une île camerounaise située à proximité du lac Tchad dans la région de l'Extrême-Nord - a été suivie d'intenses combats avec l'armée.Les jihadistes y ont hissé leur drapeau noir avant d'être vaincus, selon ces sources.
"On comptabilise à ce jour (mercredi) 21 militaires et 16 civils morts", a affirmé un responsable sécuritaire de la région, confirmant une information communiquée par une autre source sécuritaire.
"De nouveaux corps ont été repêchés dans les eaux" de la zone du lac Tchad, a ajouté le responsable sécuritaire.Selon lui, la plupart des militaires tués sont des marins camerounais déployés dans cette zone dans le cadre de la lutte contre Boko Haram.
Arrivés à bord d'embarcations équipées notamment de lance-roquettes, des membres de Boko Haram ont visé des positions de l'armée camerounaise, dont un poste de la Force multinationale mixte (FMM, une coalition régionale qui lutte contre le groupe jihadiste), selon une autre source sécuritaire
De violents combats ont ensuite éclaté.
Appuyés par des renforts venus d'autres localités de la région, des soldats de la FMM ont réussi à repousser les assaillants. Une quarantaine de combattants de Boko Haram ont été capturés, selon une source sécuritaire.
Si les autorités tentent encore de comprendre ce qui s'est réellement passé, la piste d'"une attaque ciblée" contre des marins camerounais de Darak, "accusés de racketter pêcheurs et jihadistes qui fréquentent l'île", est privilégiée, de source sécuritaire.
Bien qu'affaibli, Boko Haram reste très actif dans la région de l'Extrême-nord du Cameroun, frontalière du Nigeria.Dans l'ouest, le Cameroun est également confronté à un violent conflit armé opposant forces armées et séparatistes anglophones.
- Attaques de nuit -
En avril, au moins 22 personnes, dont 14 civils et 8 militaires, ont été tuées dans quatre attaques distinctes du groupe dans la région camerounaise, selon un décompte de l'AFP.
Les jihadistes poursuivent leurs attaques dans d'autres pays de la région du lac Tchad comme au Niger, Nigeria et Tchad.
Au Tchad, relativement peu touché ces dernières années par les attaques des jihadistes nigérians, Boko Haram a tué au moins 30 militaires depuis début mars, dans des localités proches du lac Tchad.
Dans un rapport publié fin mars, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) s'inquiétait de cette résurgence des attaques de Boko Haram dans la région du lac Tchad.
Au Niger, 88 civils ont été tués par Boko Haram au mois de mars.
Au Cameroun, le groupe "privilégie depuis des mois des attaques de nuit.Il brûle des maisons, égorge ou tue à l'arme blanche, pose des mines, vole du bétail et du mil", affirmait fin mars à l'AFP un responsable sécuritaire dans la région de l'Extrême-Nord.
Boko Haram, divisé en deux factions dont l'une a été adoubée par le groupe Etat islamique (EI) en 2016, "conserve toute sa capacité de nuisance", concédait alors ce responsable camerounais en ajoutant: "tant que Boko Haram ne sera pas rasé au Nigeria, nous continuerons à le subir".
Dans les quatre pays du lac Tchad (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger), Boko Haram commet des attentats meurtriers, des attaques contre les forces de l'ordre et procède à des enlèvements de civils.
Plus de 27.000 personnes sont mortes depuis le début du soulèvement de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria en 2009, et 1,8 million d'autres ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
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