Le Syli national, qui a réussi l'exploit de devancer la Côte d'Ivoire lors des qualifications, débute son tournoi samedi contre Madagascar, à Alexandrie.
Q: La victoire en Côte d'Ivoire en qualifications a-t-elle servi de déclic pour le Syli national ?
R: "Oui, ça a changé beaucoup de choses.On ne gagnait jamais contre la Côte d'Ivoire ou contre les pays limitrophes en règle générale et d'un coup, on a enlevé ce voile.Chez eux en plus ! Et avec la manière.Ca a changé les mentalités, les supporters ont de plus en plus confiance en cette équipe, très jeune.Tout le monde essaye de faire le maximum dans son club pour revenir dans l'équipe nationale".
Q: En Egypte, vous allez être opposés au Nigeria, à Madagascar et au Burundi.Les Super Eagles sont-ils favoris du groupe ?
R: "Non, on ne voit pas ça comme ça.Peut-être que sur le papier, le Nigeria est favori.Mais avec notre équipe, on finira très bien dans cette poule, pour ne pas dire premiers.Je nous vois aller loin dans cette compétition.Je suis optimiste.Je ne connais pas grand-chose de Madagascar et du Burundi.C'est leur première qualification.Il faudra s'en méfier et surtout les prendre au sérieux".
Q: Quels souvenirs gardez-vous de votre première CAN en 2015, avec seulement 10 minutes de jeu ?
R: "C'était un rêve d'enfant qui se réalisait.J'étais content de rejoindre la sélection même si je n'ai pas eu assez de temps de jeu.J'étais un peu frustré.Je respectais les choix du coach (le Français Michel Dussuyer).Il ne voulait pas prendre de risques et préférait s'appuyer sur les anciens qui avaient joué toutes les qualifications.Je me suis remis à travailler.Maintenant je suis devenu un des leaders".
Q: Ressentez-vous une grande attente au pays ?
R: "Énormément.La Guinée est un pays de football, les gens attendent beaucoup.Dernièrement, notre équipe U17 a joué pour la première fois une finale de Coupe d'Afrique des nations, l'ambiance était énorme...Même si ce sont des jeunes, ils ont donné le bon exemple".
Q: On dit vos supporters nostalgiques de l'équipe trois fois quart de finaliste, entre 2004 et 2008...
R: "Ils parlent toujours de cette génération, des Pascal Feindouno, Fodé Mansaré, Ismaël Bangoura.Ils ont marqué le football guinéen.Jusqu'à présent, les gens ont cette image.Maintenant, c'est à nous d'écrire notre histoire, de faire en sorte que les gens parlent de nous et que ça reste le plus longtemps possible dans leur mémoire".
Q: Cela vous met-il la pression ?
R: "Un peu.Quand ils jouaient, ça me faisait rêver, on s'imaginait à leur place.La Fédération et le ministère ont mis beaucoup de moyens à notre disposition, au niveau des voyages, des hôtels dans lesquels on est logés.Notre devoir est de rendre ça sur le terrain.On va tout faire pour rentrer dans l'histoire du football guinéen.Chaque fois, on se limite en quarts, donc passer les quarts est un défi".
Q: Quels sont les joueurs à suivre ?
R: "Il y a plein de joueurs: Naby Keita (Liverpool) qui s'est blessé contre Barcelone, j'espère qu'il va revenir en forme, Amadou Diawara (Naples), Mady Camara (Olympiakos), Simon Falette (Francfort).Ce sont des gars qui font la fierté de la Guinée.L'équipe se solidifie petit à petit, il y a une vraie cohésion entre nous qui fait notre force".
Q: Que vous a apporté Paul Put, votre sélectionneur belge depuis un an ?
R: "Surtout de la rigueur.Il y a eu beaucoup de changements depuis qu'il est arrivé, dans le plan de travail, dans le jeu.On essaye de jouer plus au foot.Certains de ces prédécesseurs ne mettaient pas totalement les joueurs en confiance.Là, ils nous a responsabilisés.Avec son staff, les kinés, ça travaille bien, c'est devenu professionnel".
Propos recueillis par Raphaël PERRY
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