Guinée-Bissau : les députés rejettent un accord avec Dakar sur l'exploration pétrolière

Un accord sur l’exploration pétrolière qui devrait lier la Guinée Bissau et le Sénégal a été rejeté par les députés bissau-guinéens. 

Senegal - oil

17 décembre 2021 à 0h51 par Karidja Konaté / Africa Radio Abidjan

"Nul et sans effets", c’est ainsi que le parlement bissau-guinéen a qualifié cet accord proposé par le Sénégal sur l'exploration pétrolière dans la zone maritime commune qu’il a avec la Guinée Bissau. Signé en octobre à Dakar, il attribue 30% des ressources à la Guinée-Bissau et 70 % au Sénégal. 

"Nous déplorons le fait qu'aucun membre des organes de souveraineté ne soit au courant de cet accord tenu secret. Les députés l'ont appris avec
étonnement", a déclaré Armando Mango député de APU-PDGB (Agence populaire unie Parti démocratique de Guinée-Bissau). Soumis ensuite au vote du parlement, 70 députés sur 72 ont rejeté l'accord avec deux voix nulles.

Bamba Banjai du Mouvement pour l'alternance démocratique (MADEM), la famille politique du président Embalo a expliqué que "Nous avons agi pour protéger les intérêts supérieurs du pays".

Pour sa part, le secrétaire exécutif de l'Agence de gestion et de coopération (AGC), Inussa Baldé, a affirmé ne pas être au courant de l'existence d'un tel accord
d'exploration pétrolière. "Même s'il y a du pétrole, ni le Sénégal ni la Guinée-Bissau ne sauront l'explorer car cela coûte très cher de s'aventurer dans un projet où on n'est pas sûr de trouver suffisamment de pétrole", a-t-il dit lors d'un point de presse.

Il a par ailleurs précisé que "les présidents Embalo et Sall n'ont signé qu'un accord concernant l'AGC et non l'exploration du pétrole dans la zone commune".

L'AGC, qui a son siège à Dakar au Sénégal, est une structure chargée de aciliter la coopération entre les deux pays. Créée en 1993, elle rend compte directement aux présidents des deux pays de tous les développements de l'industrie pétrolière et gazière. Plusieurs députés ont demandé la dissolution de l'AGC et la fin de la zone commune "pour que chaque pays exploite tout seul ses ressources".