Forum Investir en Afrique 2024

La ministérielle de l'OMC reportée à cause du Covid

La conférence ministérielle de l'OMC qui devait avoir lieu la semaine prochaine à Genève dans l'espoir de relancer l'organisation et tenter d'arracher un accord sur la pêche a été reportée face à la flambée des cas de Covid.

AFRICA RADIO

26 novembre 2021 à 23h06 par AFP

La réunion ministérielle "a été reportée, et tous les membres ont soutenu la décision", a tweeté Anabel Gonzalez, directrice adjointe de l'organisation, confirmant l'information qu'une source diplomatique avait donnée à l'AFP. "La santé, l'équité et l'inclusivité ont présidé à la décision. C'était la bonne décision", a ajouté Mme Gonzalez. Cette ministérielle, qui devait réunir du 30 novembre au 3 décembre environ 4.000 participants dont des chefs d'Etat et plus d'une centaine de ministres, aurait dû se tenir au Kazakhstan en juin 2020, mais avait déjà été reportée suite à l'apparition des premiers cas de Covid-19 fin 2019. La relative accalmie de la pandémie ces derniers mois en Europe avait permis à l'OMC de croire en la tenue de la ministérielle à Genève. Mais la montée en puissance de la 5e vague de l'épidémie dans le monde et l'apparition du variant Omicron a douché ces espoirs. "Le report vient d'être confirmé", a déclaré à l'AFP une source diplomatique, peu après que la Suisse a annoncé des mesures de restrictions aux voyages pour faire face à l'apparition du nouveau variant du virus donnant le Covid. Il a été classé "inquiétant" par l'OMS quelques heures avant le report de la ministérielle. Tous les vols en provenance d'Afrique du Sud, du Botswana, d'Eswatini, du Lesotho, du Mozambique, de Namibie et du Zimbabwe sont interdits pour une durée indéterminée. Et les voyageurs en provenance de Hong Kong, d'Israël et de la Belgique doivent présenter un test négatif à l'embarquement et se placer en quarantaine pendant dix jours, rendant impossible la venue de nombreuses délégations à Genève. Il s'agissait de la première ministérielle de la directrice générale, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, arrivée en mars et dont tout le monde salue depuis la volonté sans relâche de redonner une visibilité à l'OMC dans un contexte de crise et de rivalités croissantes entre les deux premières puissances économiques mondiales: la Chine et les Etats-Unis. Ce premier test de la réalité de son influence était d'autant plus important que la précédente ministérielle de Buenos Aires s'était achevée fin 2017 sans accord significatif. Depuis, les dossiers se sont empilés. De nombreux observateurs jugeaient difficile que les 164 membres de l'OMC puissent conclure des accords d'envergure durant cette 12e ministérielle de l'OMC, notamment sur la pêche et la question des droits de propriété intellectuelle pendant la pandémie. Mais beaucoup gardaient l'espoir que la réunion permette au moins de débloquer les discussions. Cette conférence devait en outre intervenir alors que l'OMC - où les décisions sont prises par consensus - a perdu en pertinence faute de pouvoir conclure des accords majeurs et à régler des désaccords entre certains membres et la Chine.