Le Pérou renoue avec les indépendantistes sahraouis un mois après avoir rompu
Le Pérou a annoncé renouer ses liens diplomatiques avec la République arabe sahraouie (RASD) autoproclamée, un mois après leur rupture dans le cadre d'un rapprochement avec le Maroc.
16 septembre 2022 à 9h06 par AFP
Dans un bref communiqué, diffusé jeudi soir, "le ministère des Relations extérieures du Pérou réaffirme la volonté souveraine du gouvernement du Pérou de renouveler ses relations diplomatiques avec la République arabe démocratique sahraouie (RASD)". Le gouvernement péruvien "réitère le droit à la libre autodétermination du peuple sahraoui" conformément à la résolution 1514 de l'Assemblée générale des Nations unies de 1960 sur la décolonisation, ajoute le communiqué. Le 18 août, après un accord avec le Maroc pour relancer la coopération bilatérale, le Pérou avait pourtant annoncé retirer sa reconnaissance à la RASD, instaurée par le président de gauche Pedro Castillo en septembre 2021, et rompre toute relation. La semaine dernière, le ministre péruvien des Affaires étrangères, Miguel Angel Rodríguez, promoteur de la rupture des relations, avait démissionné au lendemain d'un tweet de M. Castillo saluant le rétablissement des relations avec les indépendantistes sahraouis. M. Castillo a renommé mercredi comme chef de la diplomatie César Landa, que M. Rodriguez avait remplacé le 5 août. Les liens officiels entre le Pérou et la RASD, noués le 16 août 1984, avaient été suspendus en 1996 par le président de l'époque Alberto Fujimori (1990-2000) après des pressions du Maroc. Le Front Polisario (indépendantiste), soutenu par l'Algérie, a proclamé la RASD en 1976 et veut un Etat indépendant au Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole et vaste étendue désertique que le Maroc considère comme faisant partie de son propre territoire. L'ONU, qui considère le Sahara occidental comme un "territoire non autonome" en l'absence d'un règlement définitif, y a déployé une mission de maintien de la paix, la Minurso. Le Polisario réclame la tenue d'un référendum prévu par l'ONU au moment de la signature d'un cessez-le-feu entre les belligérants en 1991 et le Maroc, qui contrôle 80% du territoire, prône une autonomie sous sa souveraineté exclusive.