France : une procédure de destitution du président Emmanuel Macron à l'assemblée nationale

Destitution Macron

Agglutinés devant des télés de fortune, les Africains vibrent pour le Mondial

BLANTYRE (AFP) Plantés devant des télévisions branchées sur des générateurs de fortune, les Africains vibrent au rythme de la Coupe du monde de football avec une ferveur telle que toute coupure de courant risque de mener à l'émeute."Je n'ai jamais vu un écran aussi grand", s'émerveille Kamudo Yohane, les yeux rivés sur une télévision qui ne mesure pourtant que 54 centimètres de large.Le gouvernement du Malawi vient d'en équiper son bidonville, spécialement pour le Mondial."On voit ce genre de choses uniquement parce que c'est la première Coupe du monde en Afrique", se réjouit ce vendeur à la sauvette."C'est super!"Cette initiative, qui se répète sur l'ensemble du continent, est particulièrement révolutionnaire au Malawi, où la télévision n'est arrivée qu'en 1999, après la chute d'un régime autoritaire.Consciente de l'importance du ballon rond en Afrique, la Fédération internationale de football (Fifa) a signé des accords préférentiels avec les diffuseurs du continent, pour s'assurer que les matches seraient bien retransmis dans 41 des 54 pays.Mais la moitié des Africains n'ont pas accès au réseau électrique, et la majorité n'ont pas de télévision.Quant aux "fan parks", ces espaces où les supporteurs se retrouvent pour regarder les matches ensemble, ils s'improvisent souvent à partir de trois fois rien, comme lors du match d'ouverture où un petit écran a été installé à la va-vite sur un terrain de football de Harare.Les autorités zimbabwéennes, qui se débattent avec des infrastructures électriques obsolètes, avaient promis de suspendre les délestages pendant le match.Las, une coupure de courant a paralysé la capitale pendant presque toute la rencontre.En Guinée, les habitants redoutent un tel scénario.Ibrahima Bah, un stagiaire de 23 ans dans une radio locale, assure que cela mènerait droit à l'émeute, comme cela a été le cas samedi au Bengladesh."Heureusement qu'on a eu de l'électricité jusqu'à présent", glisse-t-il.En Sierra Leone, les rues se vident à chaque coup d'envoi et les employeurs se plaignent de voir leur personnel disparaître, surtout si des Africains sont sur la pelouse.Six équipes du continent sont en lice.Pour l'instant, seuls les Ghanéens ont remporté une victoire, mais les supporteurs gardent espoir.En Gambie, les fans envahissent régulièrement les rues, chantant et dansant pour les équipes du continent.Même la ville d'Oshakati, perdue dans le nord de la Namibie, s'est prise au jeu."Quand le Ghana a gagné dimanche, les vuvuzelas ont résonné dans la ville et les gens ont formé des cortèges spontanés avec leurs voitures", raconte un commerçant, Panduleni Shivute.Seule la Somalie est privée de la fête par les milices islamistes Shebab, qui ont mis un veto sur les activités "futiles" comme les matches de foot.Un autre regret, surtout perceptible chez les voisins de l'Afrique du Sud: ne pas pouvoir se rendre dans les stades."Il n'y avait aucune chance que je puisse réunir l'argent pour le voyage et le reste", soupire Aurelio Mahanjane, un jeune homme de 24 ans qui vit dans un taudis près de la capitale mozambicaine.Maputo n'est pourtant qu'à trois heures de route de Nelspruit, l'une des neuf villes hôtes du Mondial, mais les tickets les moins chers pour les étrangers coûtent 70 dollars, cinq fois son salaire mensuel d'animateur social.

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