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Enceinte de neuf mois, elle a laiss&eacute; son premier enfant avec sa grand-m&egrave;re &agrave; Humera, dans l'extr&ecirc;me-nord &eacute;thiopien, et a march&eacute; de longues heures avec son mari pour traverser la fronti&egrave;re et rejoindre le Soudan.
"J'ai vraiment peur d'accoucher ici.J'y pense jour et nuit.Que pourrais-je faire si (le b&eacute;b&eacute;) tombe malade ou s'il a besoin d'une op&eacute;ration", s'inqui&egrave;te aupr&egrave;s de de l'AFP cette r&eacute;fugi&eacute;e de 27 ans qui a &eacute;t&eacute; transf&eacute;r&eacute;e au camp d'Oum Raquba, &agrave; 80 km de la fronti&egrave;re.
La r&eacute;gion du Tigr&eacute;, dans la nord de l'Ethiopie, est le th&eacute;&acirc;tre d'&acirc;pres combats depuis que le Premier ministre &eacute;thiopien Abiy Ahmed y a lanc&eacute; une op&eacute;ration militaire le 4 novembre.
Avec ce conflit meurtrier, quelque 36.000 Ethiopiens ont d&eacute;j&agrave; gagn&eacute; le Soudan, selon la Commission des r&eacute;fugi&eacute;s au Soudan, prenant au d&eacute;pourvu le gouvernement d&eacute;j&agrave; aux prises avec ses probl&egrave;mes &eacute;conomiques.
Les autorit&eacute;s soudanaises n'ont pas tard&eacute; &agrave; am&eacute;nager des camps avec l'aide d'organisations humanitaires.
Mais les efforts sont loin d'&ecirc;tre suffisants pour r&eacute;pondre &agrave; cet afflux, d'autant que selon l'ONU, le nombre de r&eacute;fugi&eacute;s pourrait atteindre les 200.000 dans les six prochains mois.
- Menace de crise sanitaire -

Samedi, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a estim&eacute; que plus de 700 femmes enceintes faisaient partie des r&eacute;fugi&eacute;s.L'une d'elle a perdu son enfant faute de soins.
"Aucune femme ne devrait avoir &agrave; vivre &ccedil;a", a r&eacute;agi dans un communiqu&eacute; Massimo Diana, &agrave; la t&ecirc;te de l'UNFPA au Soudan, assurant travailler pour que tout soit mis en place "pour sauver des vies".
A Oum Raquba, le personnel m&eacute;dical a install&eacute; un dispensaire de fortune avec de petites cloisons qui s&eacute;parent les consultations de grossesse des interventions b&eacute;nignes.
"Dans ce dispensaire, nous pouvons effectuer des contr&ocirc;les, mais pratiquer des accouchements serait tr&egrave;s difficile", explique Nawal Adel, une sage-femme qui a examin&eacute; plusieurs femmes enceintes, "&eacute;puis&eacute;es et qui manquent d'alimentation".
L'&eacute;quipe m&eacute;dicale, compos&eacute;e de sept personnes, re&ccedil;oit d'autres patients, dont beaucoup d'enfants souffrant de paludisme, de diarrh&eacute;e, de rhume, de dysenterie ou d'autres maladies contagieuses.&nbsp;
Les troubles intestinaux sont courants selon les m&eacute;decins, les r&eacute;fugi&eacute;s &eacute;tant peu habitu&eacute;s &agrave; la bouillie &agrave; base de sorgho et d'eau.&nbsp;
Les craintes li&eacute;es au nouveau coronavirus sont &eacute;galement importantes.Si aucun cas suspect n'a &eacute;t&eacute; signal&eacute; parmi les r&eacute;fugi&eacute;s, les m&eacute;decins craignent que les rassemblements aggravent la crise sanitaire en propageant des maladies.&nbsp;
"Nous n'avons pas de b&acirc;timent ad&eacute;quat pour dispenser des soins appropri&eacute;s et la plupart des m&eacute;dicaments manquent, en particulier ceux pouvant sauver des vies, comme les antibiotiques ou les m&eacute;dicaments anti-paludisme", d&eacute;plore Mohamed al-Moatsem, m&eacute;decin dans le camp.
- "Plus s&ucirc;r que la guerre" -

Au "Village num&eacute;ro 8", un centre de transit soudanais o&ugrave; se rassemblent les r&eacute;fugi&eacute;s avant d'&ecirc;tre transf&eacute;r&eacute;s dans des camps, des patients, dont de nombreuses femmes avec leurs b&eacute;b&eacute;s, font la queue devant un dispensaire g&eacute;r&eacute; par un groupe de m&eacute;decins &eacute;thiopiens.
Dans un abri de fortune, Berekhti Calaio donne le sein &agrave; son nouveau-n&eacute; en pleurs."J'ai du mal &agrave; le nourrir car moi-m&ecirc;me, je ne mange pas bien depuis plus d'une semaine et je n'ai pas les moyens d'acheter du lait."
Les Nations unies ont d&eacute;clar&eacute; avoir distribu&eacute; des fournitures de base pour faciliter les accouchements, et les m&eacute;decins affirment que plusieurs femmes enceintes ont &eacute;t&eacute; transf&eacute;r&eacute;es &agrave; des h&ocirc;pitaux voisins.
"Je sais que je ne peux pas retourner chez moi au Tigr&eacute; et qu'ici, c'est&nbsp;bien plus s&ucirc;r que la guerre, malgr&eacute; le manque de nourriture et de structures sanitaires ad&eacute;quates", affirme &agrave; Oum Raquba Berekhti Burro, qui doit accoucher d'un jour &agrave; l'autre.
"Tout ce que je veux pour mon b&eacute;b&eacute;, c'est qu'il soit en bonne sant&eacute;."

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