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Plusieurs chefs d'Etat africains ont réclamé jeudi à l'ONU une plus grande solidarité internationale face à la pandémie de Covid-19, dont l'annulation de leur dette publique et un soutien du Fonds monétaire international.

"Face &agrave; l&rsquo;urgence actuelle, nos &Eacute;tats ont besoin d'un soutien financier &agrave; la hauteur de la crise &eacute;conomique qu&rsquo;ils connaissent", a d&eacute;clar&eacute; le pr&eacute;sident nig&eacute;rien Mahamadou Issoufou, intervenant &agrave; distance &agrave; la 75e Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale de l'ONU pour cause de Covid.
"Un simple moratoire sur la dette ne suffira pas au regard des d&eacute;fis qui doivent &ecirc;tre relev&eacute;s.Il faut annuler purement et simplement la dette", a-t-il soulign&eacute;, reprenant une demande formul&eacute;e d&egrave;s mardi par son homologue de la R&eacute;publique d&eacute;mocratique du Congo, F&eacute;lix Tshisekedi.
Mi-avril, les pays du G20 ont suspendu jusqu'&agrave; la fin 2020 les remboursements de la dette des pays les plus pauvres, confront&eacute;s &agrave; une fuite de capitaux et des chutes de recettes fiscales en raison de la pand&eacute;mie.
L'Union africaine appelle &agrave; &eacute;tendre ce moratoire sur l'ann&eacute;e 2021 afin d'aider &agrave; relancer l'&eacute;conomie du continent.
L'Afrique est l'un des continents les moins touch&eacute;s par le virus, avec quelque 1,8 million de cas recens&eacute;s et 34.500 d&eacute;c&egrave;s, mais elle subit comme les autres les effets de la r&eacute;cession mondiale provoqu&eacute;e par la pand&eacute;mie.
Le pr&eacute;sident ivoirien Alassane Ouattara a d&eacute;plor&eacute; "le soutien insuffisant" des grandes &eacute;conomies et "sans commune mesure avec les montants d&eacute;gag&eacute;s individuellement" par ces pays."La pand&eacute;mie pourrait effacer plus d&rsquo;une d&eacute;cennie de croissance &eacute;conomique et de progr&egrave;s sociaux r&eacute;alis&eacute;s par le continent africain", a-t-il averti.
Alasssane Ouattara a plaid&eacute; pour le recours aux droits de tirage sp&eacute;ciaux (DTS), sorte de monnaie cr&eacute;&eacute;e par le FMI, qui permettent de rembourser des obligations aupr&egrave;s du Fonds ou d'ajuster des r&eacute;serves mon&eacute;taires.

- "Choc in&eacute;dit" -

"Il faut aller plus loin et agir sans plus tarder", a-t-il insist&eacute; en virtuel &agrave; la tribune de l'ONU en rappelant que le m&eacute;canisme des DTS a "fait preuve d'efficacit&eacute; lors de la crise financi&egrave;re mondiale de 2008-2009".
"Les pays africains ont besoin de solutions p&eacute;rennes, notamment de liquidit&eacute;s et d'investissements, afin de r&eacute;sister au choc in&eacute;dit subi par nos populations", a-t-il martel&eacute;.
Les besoins financiers de l'Afrique sont &eacute;valu&eacute;es &agrave; 100 milliards de dollars par an sur trois ans, soit 300 milliards de dollars, a not&eacute; le pr&eacute;sident ivoirien.
La proc&eacute;dure des DTS a &eacute;t&eacute; utilis&eacute;e trois fois depuis leur cr&eacute;ation en 1969.Au total, ces "distributions" de DTS ont repr&eacute;sent&eacute; 204 milliards de dollars.
Nombre d'&eacute;conomistes, dont l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Khan, plaident aussi pour le recours aux DTS.Le ministre fran&ccedil;ais des Finances Bruno Le Maire a aussi soutenu en avril "l'id&eacute;e de DTS &agrave; hauteur de 500 milliards de dollars".
"Le monde doit enfin entendre l'appel des Africains &agrave; l'annulation de la dette publique de leur pays", a &eacute;galement soulign&eacute; Alassane Ouattara.&nbsp;
Le pr&eacute;sident du Burkina Faso Marc Christian Kabor&eacute;, dont le pays est l'un des plus touch&eacute;s par la menace jihadiste au Sahel, a aussi lanc&eacute; un appel pour "une annulation pure et simple" de la dette.&nbsp;
"La pand&eacute;mie de Covid-19 est une crise mulidimensionnelle qui risque d'an&eacute;antir tous les efforts de d&eacute;veloppement dans de nombreux pays, surtout ceux touch&eacute;s par les conflits", a-t-il soulign&eacute;.
M&ecirc;me tonalit&eacute; chez le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique du Congo: &nbsp;"il importe d'intensifier la solidarit&eacute; internationale (..) afin d'&eacute;radiquer cette pand&eacute;mie", a lanc&eacute; Denis Sassou Nguesso.

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