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Invité d'honneur du Forum sur la paix de Paris, le nouveau président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, multiplie les voyages à l'étranger pour sortir son immense pays de l'isolement, au nom de son développement et de la stabilité en Afrique centrale.

Le pr&eacute;sident Tshisekedi est attendu de lundi &agrave; mercredi en France puis en Allemagne pour r&eacute;parer et consolider les liens entre Kinshasa et l'Europe, apr&egrave;s une visite officielle en Belgique, l'ancien colonisateur, en septembre.
En chemin, il s'est arr&ecirc;t&eacute; en Ouganda pour &eacute;voquer avec son voisin le pr&eacute;sident Yoweri Museveni la question strat&eacute;gique de la lutte contre les groupes arm&eacute;s dans l'est de la RDC.
Ce r&eacute;chauffement des relations avec Kampala avait &eacute;t&eacute; pr&eacute;c&eacute;d&eacute; d&egrave;s mars-avril par le r&eacute;tablissement des liens de bon voisinage avec le Rwanda, autre pays directement concern&eacute; par la s&eacute;curit&eacute; et la stabilit&eacute; dans la r&eacute;gion des Grands lacs.
Depuis son investiture le 24 janvier, le pr&eacute;sident congolais a visit&eacute; plus de 20 pays, dont certains plusieurs fois, pour des rencontres bilat&eacute;rales ou multilat&eacute;rales.
Il a commenc&eacute; par l'Afrique (Angola, Rwanda, Ethiopie), puis les Etats-Unis, le Japon, la Belgique, la Russie et m&ecirc;me...la Serbie, pays assez peu tourn&eacute; vers le continent.
Le contraste est saisissant avec son pr&eacute;d&eacute;cesseur Joseph Kabila, qui h&eacute;sitait &agrave; quitter la RDC par peur des tensions politiques &agrave; la fin de son r&egrave;gne entre 2015 et 2018 (report des &eacute;lections en 2016, manifestations, r&eacute;pression sanglante).
Kabila s'accrochant au pouvoir, les Etats-Unis et l'Union europ&eacute;enne (UE) ont sanctionn&eacute; son r&eacute;gime.Kinshasa s'est braqu&eacute; en retour avec l'expulsion de l'ambassadeur de l'UE, le refus d'observateurs &eacute;trangers pour les &eacute;lections de d&eacute;cembre 2018 notamment.
"Le pays a souffert ces deux ou trois derni&egrave;res ann&eacute;es d'une forme d'isolement li&eacute;e &agrave; la rupture entre l'ancien r&eacute;gime et ses partenaires", constate l'ambassadeur itin&eacute;rant de l'actuel chef de l'Etat, Nicolas Kazadi.
"Il fallait r&eacute;tablir les liens aussi bien bilat&eacute;raux que multilat&eacute;raux, ainsi qu'en direction des institutions financi&egrave;res", ajoute-t-il.
A ce titre, le Fonds mon&eacute;taire international (FMI) a d&eacute;p&ecirc;ch&eacute; deux missions en RDC en juin et novembre, une premi&egrave;re depuis 2015.Kinshasa esp&egrave;re que le FMI lui accordera un programme et des facilit&eacute;s de cr&eacute;dit d'ici la fin de l'ann&eacute;e.

- Critiques &agrave; l'int&eacute;rieur -

Snob&eacute; par Kabila en 2018, le secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral des Nations unies Antonio Guterres a &eacute;t&eacute; re&ccedil;u par M. Tshisekedi d&eacute;but septembre &agrave; Kinshasa et la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) s'appr&ecirc;te &agrave; renouveler son mandat en RDC malgr&eacute; les urgences ailleurs sur le continent.
La diplomatie appara&icirc;t aussi comme une arme &agrave; usage interne pour le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique, qui gouverne en coalition avec les forces de son pr&eacute;d&eacute;cesseur, ultra-majoritaires au Parlement.
Aux Etats-Unis d&eacute;but avril, le secr&eacute;taire d'Etat Mike Pompeo avait soutenu son "programme de changement", "ax&eacute; sur la lutte contre la corruption, le renforcement de la gouvernance, la promotion des droits humains".
A Washington, le pr&eacute;sident congolais avait lui-m&ecirc;me demand&eacute; l'aide des Etats-Unis et affirm&eacute; sa volont&eacute; de "d&eacute;boulonner le syst&egrave;me dictatorial qui &eacute;tait en place" en RDC.
Ces d&eacute;clarations lui avaient valu un rappel &agrave; l'ordre de ses alli&eacute;s pro-Kabila, qui avaient d&eacute;nonc&eacute; des "attaques gratuites".
En RDC, les d&eacute;placements multiples du pr&eacute;sident font grincer quelques dents.
"Le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique itin&eacute;rant F&eacute;lix Tshisekedi a entam&eacute; ce dimanche matin une visite officielle en #RDC", ironisait le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) d&eacute;but octobre.
Lucha sugg&eacute;rait au pr&eacute;sident de consacrer plus de temps entre deux voyages &agrave; l'&eacute;tranger aux questions int&eacute;rieures, &agrave; commencer par lle grand chantier de la gratuit&eacute; de l&rsquo;enseignement primaire.
La Lucha d&eacute;nonce aussi les d&eacute;l&eacute;gations pl&eacute;thoriques qui accompagnent le pr&eacute;sident, avan&ccedil;ant le chiffre de 117 personnes pour son dernier d&eacute;placement en Ouganda.
Au 31 mai, la pr&eacute;sidence congolaise avait d&eacute;j&agrave; "consomm&eacute; pr&egrave;s de 98% " de son budget 2019, selon le magazine Jeune Afrique citant un document du minist&egrave;re du Budget.&nbsp;
Ces d&eacute;placements agacent m&ecirc;me parmi les partisans du pr&eacute;sident."Dans les provinces, tout le monde l'attend.Il va commencer &agrave; visiter les provinces en 2021 ou 2022?", r&eacute;agit Julia, pourtant militante pro-Tshisekedi.&nbsp;
Depuis avril, le pr&eacute;sident Tshisekedi a effectu&eacute; &nbsp;une douzaine de d&eacute;placements &agrave; l'int&eacute;rieur de la RDC, principalement &agrave; l'est, o&ugrave; la lutte contre les groupes arm&eacute;s implique aussi de bonnes relations avec l'Ouganda et le Rwanda.

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