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Des dinosaures au nucléaire en passant par les hippopotames, l'artisanat ou la musique: l'éclectique Musée national du Niger (MNN) ou Musée Boubou Hama, qui est aussi un zoo, attire visiteurs de tout le pays, écoles, touristes étrangers mais aussi les enfants des rues qui y trouvent un lieu de détente.

"C'est le miroir du Niger, son reflet socioculturel.Culture, histoire, arch&eacute;ologie, pal&eacute;ontologie...La partie zoo fait partie de cette tradition pluridisciplinaire.Ici, chaque Nig&eacute;rien, quel que soit son niveau peut mieux comprendre son pays", affirme fi&egrave;rement son directeur Haladou Mamane, rappelant qu'"une grande partie du public n'est pas all&eacute;e &agrave; l'&eacute;cole".
Le Niger figure parmi les pays plus pauvres du monde, dernier du classement mondial de l'indice de d&eacute;veloppement humain.L'Etat subventionne le mus&eacute;e dont le budget annuel est de 327 millions de francs CFA (500.000 euros).
Les &eacute;coles "se servent du mus&eacute;e comme un outil p&eacute;dagogique" et il n'est pas rare de voir des classes enti&egrave;res de jeunes en uniformes se promener dans les all&eacute;es.
Ecrin de 24 hectares du centre de la capitale, le mus&eacute;e accueillait plus de 100.000 visiteurs par an avant la pand&eacute;mie de coronavirus, mais les recettes permettent &agrave; peine de couvrir le tiers du budget.
Le prix d'entr&eacute;e est de 50 FCFA (moins de dix centimes d'euros).Un prix dont peuvent m&ecirc;me s'acquitter les enfants-talib&eacute;s.Ces enfants des rues confi&eacute;s par leurs parents &agrave; un imam ou marabout sont cens&eacute;s apprendre le Coran avec ce pr&eacute;cepteur mais passent g&eacute;n&eacute;ralement la plus grande partie de leur journ&eacute;e &agrave; mendier dans les rues, r&eacute;cipient en fer attach&eacute; autour du cou.&nbsp;

- "Voir les animaux" -

Ils sont nombreux &agrave; venir pour regarder les animaux ou s'amuser sur toboggans et balan&ccedil;oires, et se d&eacute;tendre loin des pots d'&eacute;chappement qu'ils respirent entre les voitures aux carrefours
Pieds nus - il a abandonn&eacute; ses sandales pr&egrave;s des jeux -, surv&ecirc;tement us&eacute; et sale, Ismael Mariama, 12 ans, observe un imposant lion faisant la sieste sur le dos pattes en l'air.&nbsp;
"Je suis venu voir les animaux, j'ai pay&eacute; 50 francs.J'ai quitt&eacute; le quartier Yantala (quartier populaire du nord-ouest de Niamey) pour venir voir les animaux, les singes, les lions, les crocodiles.J'ai tout vu", se r&eacute;jouit-il avant d'aller donner des biscuits &agrave; des singes tendant le bras &agrave; travers les barreaux.&nbsp;
Il assure s'&ecirc;tre aussi promen&eacute; au centre de l'artisanat et &ecirc;tre "int&eacute;ress&eacute; par les chaussures en cuir".&nbsp;
"Le mus&eacute;e est pour tous les Nig&eacute;riens", assure le directeur, fier que ces jeunes visiteurs payent leur entr&eacute;e et respectent l'institution.
Il assure que le mus&eacute;e "favorise l'unit&eacute; nationale" et souligne que le centre artisanal, o&ugrave; une centaine de personnes travaillent et vendent leurs produits, regroupe toutes les ethnies.
Peintures, tableaux, statuettes en bronze, figurines en fer ou en bois...il y en a pour les touristes mais aussi pour la vie quotidienne, de la poterie aux ceintures ou cartables.

- Sarcosuchus Imperator -

"C'est un peu dur avec le coronavirus mais, le mus&eacute;e c'est une bonne chose pour nous", affirme Ali Abdoulaye, sp&eacute;cialiste du cuir, "les gens voient notre travail.Aujourd'hui, on d&eacute;courage l'artisanat avec les produits chinois moins chers.Mais tu paies un sac et quelques jours apr&egrave;s &ccedil;a se d&eacute;chire".
A quelques m&egrave;tres du grand hall, une des attractions du mus&eacute;e: les squelettes de trois dinosaures dont le "terrible" Sarcosuchus Imperator, &eacute;norme crocodile de 11 m&egrave;tres de long &agrave; la m&acirc;choire et aux crocs impressionnants, d&eacute;couvert dans la r&eacute;gion d'Agadez en 1966 par le pal&eacute;ontologue fran&ccedil;ais Philippe Taquet.
Selon la l&eacute;gende, M. Taquet, d&eacute;couvreur d'autres dinosaures, se serait rendu au Niger invit&eacute; par des g&eacute;ologues &agrave; la recherche d'uranium dont regorge le sous-sol du Niger (4e producteur mondial).&nbsp;Une des principales ressources du pays, l'uranium y alimente fantasmes et pol&eacute;miques depuis des ann&eacute;es.&nbsp;
Non loin des dinosaures, se trouve justement le pavillon de l'uranium, financ&eacute; par Orano, anciennement Areva et descendant de la Cogema.On y explique l'exploitation de l'uranium et son utilit&eacute;.
A c&ocirc;t&eacute;, la China National Petroleum Corporation (CNPC) a financ&eacute; un pavillon du p&eacute;trole, r&eacute;cemment exploit&eacute; au Niger, avec une &eacute;norme maquette de la raffinerie de Zinder (sud), inaugur&eacute;e en 2011.
Deux b&acirc;timents high-tech qui contrastent avec les poussi&eacute;reux pavillons des costumes ou de l'arch&eacute;ologie et ses pi&egrave;ces de l'&acirc;ge de pierre.
Fond&eacute; juste avant l'ind&eacute;pendance, le mus&eacute;e va &ecirc;tre r&eacute;nov&eacute; et agrandi en 2021 gr&acirc;ce notamment &agrave; des bailleurs de fonds internationaux.La partie zoo, qui compte 111 esp&egrave;ces, b&eacute;n&eacute;ficiera de l'essentiel de l'extension avec une "am&eacute;lioration des conditions de vie" des animaux mais toujours avec le m&ecirc;me esprit de voir cohabiter "faune et culture".&nbsp;&nbsp;

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