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Sur l'occupation belge du Congo "il y a eu trop de non-dits", "comme dans certaines familles", et il faut maintenant que l'ancienne puissance coloniale présente "des excuses", estime l'élu belge d'origine congolaise Pierre Kompany, dans un entretien avec l'AFP. 

Pour la plan&egrave;te football, c'est un des patronymes belges les plus c&eacute;l&egrave;bres.Le nom est en r&eacute;alit&eacute; congolais et s'est aussi impos&eacute; en politique dans le plat pays.
Pierre Kompany, 72 ans, est certes le p&egrave;re de Vincent Kompany, d&eacute;fenseur vedette des Diables rouges, l'&eacute;quipe nationale num&eacute;ro un au classement Fifa.
Mais fin 2018 cet ex-r&eacute;fugi&eacute; politique ayant fui la dictature de Mobutu a acquis &agrave; son tour une notori&eacute;t&eacute; mondiale en devenant le premier bourgmestre (maire) noir de Belgique, &eacute;lu &agrave; la t&ecirc;te d'une commune de 25.000 habitants de l'agglom&eacute;ration bruxelloise, Ganshoren.
Aujourd'hui, entre deux obligations li&eacute;es &agrave; ses fonctions, il suit de pr&egrave;s la vague d'&eacute;motion qui a suivi la mort de l'Afro-am&eacute;ricain George Floyd.Et en Belgique, le d&eacute;bat qu'elle a raviv&eacute; sur les violences de la p&eacute;riode coloniale au Congo et le r&ocirc;le du d&eacute;funt roi L&eacute;opold II, dont ce vaste territoire africain fut longtemps la propri&eacute;t&eacute; priv&eacute;e.
Pour Pierre Kompany, les statues de l'ancien souverain (qui r&eacute;gna de 1865 &agrave; 1909) auraient d&ucirc; depuis des ann&eacute;es &ecirc;tre remis&eacute;es dans les mus&eacute;es pour &eacute;viter les actes de vandalisme subis ces derniers jours.
"Personne n'entrerait dans un mus&eacute;e pour casser" et les admirateurs de ces statues "payeraient pour aller les voir", ironise le d&eacute;put&eacute; bruxellois.
Selon les historiens, la colonisation au XIXe si&egrave;cle de l'actuelle RDC (ex-Za&iuml;re), sous l'autorit&eacute; de L&eacute;opold II, a &eacute;t&eacute; tr&egrave;s brutale, marqu&eacute;e par le recours au travail forc&eacute; pour exploiter le caoutchouc.Des photos de mains coup&eacute;es ont document&eacute; les exactions.
"Il y a une r&eacute;alit&eacute; flagrante, elle n'est pas discutable", poursuit M. Kompany, qui appelle &agrave; "dire la v&eacute;rit&eacute;" &agrave; l'approche des 60 ans de l'ind&eacute;pendance le 30 juin 1960.
Une occasion a &eacute;t&eacute; manqu&eacute;e en 2009 lors du centenaire de la mort de L&eacute;opold II, que l'Etat belge a refus&eacute; de c&eacute;l&eacute;brer, rappelle-t-il.

- Des livres de Mandela et de C&eacute;saire -

Pour assumer ce pass&eacute; et l'enseigner &agrave; l'&eacute;cole, "la responsabilit&eacute; appartient aujourd'hui d'abord &agrave; l'Etat belge".
"Si l'Etat pr&eacute;sente ses excuses &ccedil;a serait d&eacute;j&agrave; beaucoup.Mais si la famille royale le fait aussi, elle en sortirait grandie"."Les excuses doivent venir en fait de l'Etat et du Roi" Philippe, pr&eacute;cise-t-il ensuite.
N&eacute; &agrave; Bukavu (est du Congo) en 1947, Pierre Kompany fuit son pays en 1975 apr&egrave;s avoir &eacute;t&eacute; l'un des animateurs d'un soul&egrave;vement d'&eacute;tudiants.
Aid&eacute; par un ami m&eacute;decin, il pr&eacute;texte une maladie imaginaire ("au nom tr&egrave;s compliqu&eacute;") &agrave; soigner &agrave; l'&eacute;tranger pour venir &agrave; Bruxelles, o&ugrave; il doit travailler comme chauffeur de taxi pour financer la poursuite de ses &eacute;tudes d'ing&eacute;nieur, raconte-t-il.
Il devient citoyen belge en 1982, ann&eacute;e de son mariage avec Jocelyne (aujourd'hui d&eacute;c&eacute;d&eacute;e), avec laquelle il a trois enfants, Christel (n&eacute;e en 1984), Vincent (1986) et Fran&ccedil;ois (1989).Il est d&eacute;j&agrave; grand-p&egrave;re sept fois.
De sa famille, il affirme qu'elle a toujours &eacute;t&eacute; unie par un m&ecirc;me &eacute;tat d'esprit de lutte "contre les injustices sociales", et qu'on s'y offre comme cadeaux des livres de Nelson Mandela et d'Aim&eacute; C&eacute;saire.
Lui-m&ecirc;me se dit "de gauche", ancien socialiste d&eacute;sormais &eacute;lu du Centre d&eacute;mocrate humaniste (cdH, centriste).
Pierre Kompany n'est retourn&eacute; au Congo pour la premi&egrave;re fois qu'en 2010, au c&ocirc;t&eacute; de son fils Vincent venu inaugurer un village d'orphelins pour le compte d'une ONG.
"Quand j'ai quitt&eacute; Kinshasa il y avait moins d'un million d'habitants.J'y suis revenu c'&eacute;tait plus de 10 millions, j'&eacute;tais compl&egrave;tement d&eacute;pass&eacute; (...) c'&eacute;tait un moment tr&egrave;s fort", souligne-t-il.
Et c'est en pensant &agrave; "ces gens qui sont tr&egrave;s loin" qu'il souhaite le pardon de la Belgique."Cela leur ferait du bien".

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