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Le Mali rend hommage à l'ex-dictateur Moussa Traoré à ses funérailles

Chefs de la junte, ex-responsables et collaborateurs ont participé vendredi à Bamako à l'hommage rendu à l'ancien dictateur et dirigeant du pays pendant 22 ans, Moussa Traoré, lors de ses obsèques nationales, en l'absence de dirigeant étranger.

Une fanfare mortuaire a marqu&eacute; peu apr&egrave;s 10H00 (GMT et locales) l'arriv&eacute;e du corps dans un cercueil drap&eacute; aux couleurs du Mali, dans un camp militaire de Bamako, survol&eacute; par un avion, o&ugrave; se d&eacute;roulaient les obs&egrave;ques, en pr&eacute;sence de soldats en tenue d'apparat, selon des journalistes de l'AFP.
Moussa Traor&eacute; est d&eacute;c&eacute;d&eacute; le 15 septembre &agrave; Bamako &agrave; l'&acirc;ge de 83 ans, apr&egrave;s avoir dirig&eacute; le Mali pendant 22 ans, &agrave; la suite d'un coup d'Etat qui avait renvers&eacute; en 1968 le pr&eacute;sident Modibo Ke&iuml;ta qui &eacute;tait au pouvoir depuis 1960.&nbsp;
Moussa Traor&eacute;, alors lieutenant avant de devenir g&eacute;n&eacute;ral par la suite, &eacute;tait devenu pr&eacute;sident de la R&eacute;publique un an plus tard et aura exerc&eacute; un pouvoir quasiment sans partage pendant plus de 22 ans.
Son corps a &eacute;t&eacute; plac&eacute; vendredi pr&egrave;s de la tribune pr&eacute;sidentielle, en pr&eacute;sence du colonel Assimi Go&iuml;ta, chef du Comit&eacute; national de salut public (CNSP), l'organe mis en place par la junte actuellement au pouvoir.
Le colonel Go&iuml;ta, qui &eacute;tait aux c&ocirc;t&eacute;s d'autres responsables de la junte, n'a pas pris la parole lors de la c&eacute;r&eacute;monie, qui s'est d&eacute;roul&eacute;e en pr&eacute;sence de centaines de personnes.
Le d&eacute;c&egrave;s de Moussa Traor&eacute; est survenu dans un contexte de nouvelles turbulences dans ce pays sah&eacute;lien d&eacute;j&agrave; en proie aux jihadistes.&nbsp;
Le pr&eacute;sident Ibrahim Boubacar Ke&iuml;ta, &eacute;lu en 2013 puis r&eacute;&eacute;lu en 2018, et qui avait le soutien de la communaut&eacute; internationale dans sa lutte contre les jihadistes, a &eacute;t&eacute; renvers&eacute; le 18 ao&ucirc;t par la junte, actuellement engag&eacute;e dans des pourparlers avec les voisins ouest-africains qui lui ont ordonn&eacute; de remettre rapidement le pouvoir aux civils.
Apr&egrave;s la c&eacute;r&eacute;monie officielle, le corps a &eacute;t&eacute; remis &agrave; la famille pour l'inhumation pr&eacute;vue dans l'apr&egrave;s-midi dans un cimeti&egrave;re de Bamako, pr&eacute;c&eacute;d&eacute;e d'une pri&egrave;re mortuaire dans une mosqu&eacute;e.

- Aucun dirigeant &eacute;tranger -&nbsp;

L'ancien pr&eacute;sident Amadou Toumani Tour&eacute; (1991-2012), qui a renvers&eacute; en 1991 le pr&eacute;sident Moussa Traor&eacute;, le dirigeant de la transition en 2012 Dioncounda Traor&eacute; ainsi que l'ancien Premier ministre Cheik Modibo Diarra, &eacute;galement beau-fils du d&eacute;funt, &eacute;taient pr&eacute;sents pendant la c&eacute;r&eacute;monie.
Des diplomates russes ont &eacute;galement pris part aux obs&egrave;ques.
La c&eacute;r&eacute;monie a parfois &eacute;t&eacute; marqu&eacute;e par des manifestations d'&eacute;motion, quand notamment des partisans du d&eacute;funt pr&eacute;sident ont bris&eacute; un silence de plomb pour scander son nom ou des slogans en son honneur.
L'ancien pr&eacute;sident Alpha Oumar Konar&eacute; qui a dirig&eacute; le Mali de 1992 &agrave; 2002, apr&egrave;s une transition cons&eacute;cutive &agrave; la chute de M. Traor&eacute;, n'&eacute;tait pas pr&eacute;sent pendant ces fun&eacute;railles.
Aucun repr&eacute;sentant de l'ambassade de France et de l'Union europ&eacute;enne n'&eacute;tait pr&eacute;sent lors de cette c&eacute;r&eacute;monie &agrave; laquelle n'a &eacute;galement assist&eacute; aucun chef d'Etat ou de gouvernement &eacute;tranger alors que le Mali a &eacute;t&eacute; plac&eacute; sous embargo par les voisins ouest-africains apr&egrave;s le putsch du 18 ao&ucirc;t.&nbsp;
L'ancien pr&eacute;sident Amadou Toumani Tour&eacute; dit ATT a salu&eacute; "un homme de confiance" qu'il a servi comme notamment chef de la garde pr&eacute;sidentielle avant que "la vie, les &eacute;v&egrave;nements ne d&eacute;cident autrement", en allusion &agrave; son putsch en 1991.
"Nous avons perdu en lui (Moussa Traor&eacute;) un homme de v&eacute;rit&eacute;, un homme complet, un homme r&eacute;&eacute;llement patriote", a d&eacute;clar&eacute; &agrave; l'AFP le colonel Missa Traor&eacute;, son ancien ministre de la Sant&eacute; avec qui il a men&eacute; le putsch en 1968.
Mais au Mali l'&eacute;vocation de Moussa Traor&eacute; ne r&eacute;veille pas que de bons souvenirs comme le rappelle un ancien responsable d'un syndicat d'&eacute;tudiants faisant &eacute;tat des "arrestations arbitraires, emprisonnements et brimades" dont &eacute;t&eacute; victimes ses camarades sous le r&eacute;gne de Traor&eacute;.
Pendant les derni&egrave;res ann&eacute;es de sa vie, ce dernier &eacute;tait devenu une sorte de vieux sage que des politiciens allaient consulter.

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