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Présidentielle en Côte d'Ivoire: l'opposition appelle à une "transition civile"

Au lendemain d'une présidentielle émaillée d'incidents ayant fait au moins deux morts, l'opposition ivoirienne, qui a boycotté le scrutin, a appelé dimanche à une "transition civile", avant même la proclamation des résultats qui devraient donner une écrasante victoire du président sortant Alassane Ouattara en quête d'un troisième mandat controversé.

"Les partis et groupements politiques de l'opposition constatent la fin du mandat" du pr&eacute;sident Ouattara et "appellent &agrave; l'ouverture d'une transition civile afin de cr&eacute;er les conditions d'une &eacute;lection pr&eacute;sidentielle juste, transparente et inclusive", a affirm&eacute; l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan, qui faisait partie des candidats inscrits.
L'opposition "appelle &agrave; la mobilisation g&eacute;n&eacute;rale des Ivoiriens pour faire batrrage &agrave; la dictature et &agrave; la forfaiture du pr&eacute;sident sortant Alassane Ouattara", a poursuivi M. Affi N'Guessan qui s'exprimait &agrave; la r&eacute;sidence de l'ancien pr&eacute;sident Henri Konan B&eacute;di&eacute;, 86 ans, aper&ccedil;u dans les couloirs.&nbsp;
La Commission &eacute;lectorale a commenc&eacute; dimanche &agrave; annoncer au compte-gouttes des r&eacute;sultats partiels de l'&eacute;lection.
Sans r&eacute;el adversaire en raison du boycott de l'opposition, le pr&eacute;sident Ouattara devrait s'imposer par un score fleuve.&nbsp;
Outre Alassane Ouattara, seul le candidat ind&eacute;pendant Kouadio Konan Bertin dit KKB, cr&eacute;dit&eacute; de moins de 4% des voix en 2015 a fait campagne, les deux autres candidats inscrits, Affi N'Guessan et B&eacute;di&eacute; ayant pr&ocirc;n&eacute; le boycott).&nbsp;
Dans le bureau de vote 3 du groupe scolaire Korhogo-Est (Nord), le d&eacute;pouillement donne 405 votants sur 408 inscrits, avec 402 bulletins favorables &agrave; Ouattara et 3 nuls, soit un score...de 99,26% de participation et de 100% des voix pour M. Ouattara, a constat&eacute; un journaliste de l'AFP.
Le bilan exact des violences qui ont &eacute;t&eacute; nombreuses dans la moiti&eacute; sud du pays &eacute;tait difficile &agrave; &eacute;tablir, mais l'opposition comme le pouvoir ont &eacute;voqu&eacute; des "morts".

- Des morts et des bless&eacute;s -

De source s&eacute;curitaire, il y a au moins deux morts "un &agrave; Oum&eacute; (260 km au nord-ouest d'Abidjan) et au moins un &agrave; Tiebissou (centre)".Le maire de Tiebissou, Germain N'Dri Koffi a quant &agrave; lui fait &eacute;tat d'un bilan de "4 morts et 27 bless&eacute;s" dans sa commune.
Des t&eacute;moins ont &eacute;galement fat &eacute;tat de morts &agrave; T&eacute;hiri, village pr&egrave;s de Gagnoa, &agrave; 270 km au nord-ouest d'Abidjan et fief de l'ancien pr&eacute;sident Laurent Gbagbo, lors d'affrontements entre ethnies locales et Dioulas originaires du nord, r&eacute;put&eacute;s pro-Ouattara.
Des affrontements intercommunautaires ont aussi eu lieu &agrave; Yopougon, commune populaire d'Abidjan, &agrave; Gboguh&eacute; (centre-ouest) alors que des heurts violents entre les forces de l'ordre et des manifestants se sont produits &agrave; Gagnoa, Divo (centre ouest) ou Bonoua (sud-est), selon des t&eacute;moins.&nbsp;
Selon le pouvoir "quelques dizaines de bureaux de vote" ont &eacute;t&eacute; saccag&eacute;s ou brul&eacute;s alors que d'autres n'ont pas ouvert comme &agrave; Daoukro, fief de Henri Konan B&eacute;di&eacute; en raison de barrages tenus par l'opposition.&nbsp;
Quelque 35.000 membres des forces de l'ordre avaient &eacute;t&eacute; d&eacute;ploy&eacute;s dans le pays.&nbsp;
Avant le scrutin, une trentaine de personnes &eacute;taient mortes dans des violences depuis l'annonce en ao&ucirc;t de la candidature du pr&eacute;sident Ouattara &agrave; un troisi&egrave;me mandat que l'opposition juge "anticonstitutionnel".
Alassane Ouattara, 78 ans a appel&eacute; au calme samedi : "J'en appelle &agrave; ceux qui ont lanc&eacute; un mot d'ordre de d&eacute;sob&eacute;issance civile qui a conduit &agrave; des morts d'hommes : qu'ils arr&ecirc;tent!.Je dis aux jeunes de ne pas se laisser manipuler".

- "Une premi&egrave;re victoire" -

Avant l'annonce de l'opposition, un des principaux responsables du parti au pouvoir, Adama Bictogo, avait &nbsp;estim&eacute; que "le 31 octobre n'a pas &eacute;t&eacute; une journ&eacute;e de d&eacute;luge, comme l'avait pr&eacute;dit l'opposition"."La volont&eacute; populaire s'est exprim&eacute;e alors que l'opposition a fait pendant des mois l'apologie de la non-tenue des &eacute;lections.C'est une premi&egrave;re victoire", avait-il dit.Le pouvoir n'a pas r&eacute;agi dans l'imm&eacute;diat &agrave; la d&eacute;claration de l'opposition.
Cette tension chez le premier producteur mondial de cacao, fait craindre une nouvelle crise dans une r&eacute;gion &eacute;prouv&eacute;e par des attaques jihadistes incessantes au Sahel, par un putsch au Mali, une &eacute;lection contest&eacute;e en Guin&eacute;e et une contestation politique chez le g&eacute;ant voisin nig&eacute;rian.
"Le grand d&eacute;fi de l'apr&egrave;s-&eacute;lection pour le parti au pouvoir, cela va &ecirc;tre d'enclencher une dynamique de r&eacute;conciliation, de recr&eacute;er un dialogue avec l'opposition, sinon les tensions seront r&eacute;currentes", a estim&eacute; Rodrigue Kon&eacute;, analyste poltique.
Des milliers d'Ivoiriens avaient quitt&eacute; les grandes villes pour "aller au village", anticipant des troubles, dix ans apr&egrave;s la crise qui avait suivi la pr&eacute;sidentielle de 2010, faisant 3.000 morts, &agrave; la suite du refus du pr&eacute;sident Laurent Gbagbo, qui &eacute;tait au pouvoir depuis 2000, de reconna&icirc;tre sa d&eacute;faite face &agrave; M. Ouattara.&nbsp;

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