Nigeria: élection test dans le sud-ouest avant la présidentielle
Les électeurs de l'Etat d'Ekiti, dans le sud-ouest du Nigeria, se rendent aux urnes samedi pour élire leur nouveau gouverneur, un vote test à huit mois de l'élection présidentielle.
17 juin 2022 à 13h36 par AFP
L'Etat d'Ekiti - un des 36 du Nigeria - est considéré comme un des Etats-pivots du scrutin présidentiel de février 2023 dans le pays le plus peuplé d'Afrique, avec 215 millions d'habitants. Si 16 personnalités sont en lice à Ekiti, trois se détachent: Biodun Oyebanji du Congrès des progressistes (APC), parti au pouvoir; Bisi Kolawole du Parti démocratique populaire (PDP), principal parti d'opposition; et Segun Oni, du Parti social-démocrate (SDP). A la présidentielle, après trois tentatives ratées, le candidat de l'APC Muhammadu Buhari avait été élu président une première fois en 2015 notamment grâce au soutien du sud-ouest avant d'être réélu en 2019. Âgé de 79 ans, l'ex-général putschiste ne se représente pas à un troisième mandat, conformément à la Constitution. Deux routards de la politique nigériane en particulier espèrent lui succéder: l'ex-gouverneur de Lagos Bola Tinubu (APC) et l'ancien vice-président Atiku Abubakar (PDP). Selon les analystes, l'élection du gouverneur d'Ekiti est le premier vrai test pour M. Tinubu, originaire du sud-ouest où il est surnommé "le parrain" pour son immense influence et candidat à la présidence pour la première fois. "M. Tinubu fera tout ce qui est humainement possible pour assurer la victoire de Biodun Oyebanji", souligne le Dr Dapo Thomas, professeur de sciences politiques à l'Université de Lagos. Mais les deux autres principaux candidats ne doivent pas être écartés, prévient M. Thomas. M. Kolawole et M. Oni "sont tous deux des poids lourds de la politique", souligne-t-il. Le premier est soutenu par un ancien gouverneur influent tandis que le deuxième est lui-même un ancien gouverneur de l'Etat d'Ekiti. La police a indiqué avoir déployé près de 17.000 agents pour garantir une élection sans heurt. Organisé en 2018, le précédent scrutin à Ekiti avait été émaillé de violences et d'accusations de fraude. Mercredi, les candidats ont signé un accord de paix, s'engageant à accepter le résultat de l'élection. Le Nigeria a connu une longue série d'élections marquées par les violences et les contestations judiciaires depuis le retour à la démocratie en 1999, après des décennies de dictatures militaires.