Nigeria: les syndicats suspendent leur appel à la grève nationale
Les deux principaux syndicats du Nigeria ont suspendu leur appel à la grève nationale, après l'annonce par le gouvernement de mesures pour compenser la hausse du coût de la vie, ont-ils annoncé lundi dans un communiqué conjoint.
3 octobre 2023 à 1h21 par AFP
Cette grève illimitée devait démarrer mardi. Mais après des discussions dimanche et lundi entre le gouvernement et les deux syndicats, le Nigeria Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC), ces deux derniers ont accepté de suspendre le mouvement pour 30 jours. Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu avait annoncé dimanche une hausse temporaire du salaire minimum pour les travailleurs les moins bien payés et des transports publics moins chers, afin de compenser l'impact de ses récentes réformes économiques. Depuis son arrivée au pouvoir en mai, M. Tinubu a supprimé les subventions sur les carburants, qui coûtaient chaque année des milliards au gouvernement pour maintenir les prix artificiellement bas. Il a aussi laissé flotter le naira, la monnaie nationale, ce qui a entraîné une forte dévaluation. Le gouvernement estime que ces réformes sont nécessaires pour relancer la plus grande économie d'Afrique, et les investisseurs les ont applaudies. Mais les Nigérians endurent un triplement du prix de l'essence et une inflation désormais de 25%. A l'issue des pourparlers avec les syndicats, le gouvernement a proposé un train de mesures, dont une augmentation de salaire de 35.000 nairas (45 dollars) par mois pendant six mois pour les employés fédéraux et de 25.000 nairas pour les travailleurs les moins qualifiés. Le gouvernement va également accélérer l'introduction de bus au gaz pour les transports publics, ce qui pourrait en réduire les prix, suspendre temporairement la taxe sur la valeur ajoutée pour le diésel et distribuer des allocations aux Nigérians les plus pauvres. En août, les deux syndicats avaient déjà appelé à la grève pour les mêmes raisons. De nombreuses entreprises, des administrations, des banques et des marchés avaient été fermés pendant une journée dans la capitale Abuja. L'impact avait été plus mitigé dans la capitale économique Lagos. Le Nigeria, membre de l'Opep, est un important producteur de pétrole mais manque de capacités de raffinage et est contraint d'importer la majeure partie des carburants dont il a besoin.