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Zimbabwe: un nouveau rassemblement de l'opposition interdit, faute de toilettes

La police zimbabwéenne a interdit vendredi un rassemblement de l'opposition prévu dimanche, faisant valoir l'absence de toilettes et des routes inadaptées à l'endroit où il devait se tenir, dernière interdiction en date avant les élections d'août.

AFRICA RADIO

7 juillet 2023 à 18h36 par AFP

Le climat politique se corse à l'approche de ce qui s'annonce comme un vote tendu le 23 août dans un pays dirigé par un parti politique, le Zanu-PF, depuis l'indépendance de la Grande-Bretagne il y a 43 ans. Ce parti, autrefois dirigé par Robert Mugabe, fait face à son plus grand défi venant de la plus grande formation de l'opposition dans le pays, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC) de Nelson Chamisa, 45 ans. Le rassemblement de l'opposition prévu dimanche dans la ville de Bindura, à 90 kilomètres au nord-est de Harare, est le quatrième du CCC à avoir été interdit au Zimbabwe en une semaine. Dans une lettre annonçant l'interdiction du rassemblement, la police a affirmé que le lieu retenu était un terrain "broussailleux" dépourvu de "routes praticables, sans eau ni égouts", ajoutant que cela réprésentait un "risque élevé de menace pour la propagation" de maladies transmissibles. La police a ajouté qu'en cas de troubles à l'ordre public, ses forces ainsi que les secouristes auraient du mal à accéder au site "en raison de l'absence d'un (véritable) réseau routier". "Notre mandat qui consiste à protéger la vie et les biens et à maintenir l'ordre public serait alors compromis", a déclaré la police, ajoutant que l'opposition n'avait pas déclaré cette réunion dans le délai légal, qui est de sept jours à l'avance. Le rassemblement de dimanche, au cours duquel le CCC devait officiellement lancer son programme électoral, était très attendu. Depuis des mois, l'opposition et les organisations de défense des droits dénoncent une répression croissante à l'approche des élections et notamment des arrestations abusives d'opposants. Le président Emmerson Mnangagwa avait succédé en 2017 à Robert Mugabe, héros de l'indépendance resté 37 ans au pouvoir, à la faveur d'un coup d'Etat. Il avait été élu président l'année suivante, l'emportant de justesse (50,8%) à l'issue d'un scrutin marqué par des violences. Il sera opposé aux élections présidentielle et législatives du 23 août à Nelson Chamisa, avocat et pasteur.