Actuellement député national et président du parti d'opposition Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), Augustin Matata Ponyo était Premier ministre de 2012 à 2016, sous le régime de l'ex-président Joseph Kabila (2001-2019).
Après une bataille juridique de près de quatre ans, la Cour constitutionnelle l'a reconnu coupable de détournements de fonds d'un montant de 247 millions de dollars, a déclaré son président, Dieudonné Kamuleta lors d'une audience publique. Pour ce procès ouvert en octobre 2023, l'ex-chef de gouvernement était poursuivi aux côtés de Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la banque centrale du Congo au moment des faits, et d'un ressortissant sud-africain, Grobler Christo, gérant d'une société sud-africaine.
Deogratias Mutombo et Grobler Christo ont été condamnés chacun à "cinq ans des travaux forcés", selon le verdict. La cour a par ailleurs décidé de "l'expulsion définitive" de Grobler Christo du territoire de la RDC après l'exécution de sa peine.
Augustin Matata Ponyo est condamné à 10 ans des travaux forcés, à son inéligibilité pour 5 ans et à son arrestation immédiate par la Cour constitutionnelle. Celle-ci a aussi ordonné la saisie de ses biens. L’ancien Premier ministre a été reconnu coupable de détournements de… pic.twitter.com/6zxekqN8N7
— Radio Okapi (@radiookapi) May 20, 2025
L'affaire a éclatée en novembre 2020, lorsque l'Inspection générale des Finances (IGF) de la RDC avait conclu dans un rapport que 205 millions de dollars, sur 285 millions décaissés par le Trésor public pour le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, un projet pilote à 250 kilomètresau sud-est de Kinshasa, avaient été détournés.
Un premier procès pour détournement s'était ouvert en octobre 2021 devant la Cour constitutionnelle, jugeant en premier et dernier ressort. Puis, en novembre de la même année, la même cour s'était finalement déclaré "incompétente" pour juger un ancien Premier ministre.
En juin 2022, alors qu'Augustin Matata Ponyo était sénateur, la Cour de cassation, compétente pour juger notamment les parlementaires, s'était saisie du dossier. Après quelques semaines, elle avait renvoyé M. Matata devant la Cour constitutionnelle pour cette même affaire.
Par sa "décision inique" de condamnation de M. Matata, la "Cour a démontré que c'est une affaire politique", a dénoncé auprès de l'AFP Laurent Onyemba, avocat de l'ancien Premier ministre.
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