Présidentielle en Côte d'Ivoire : un leader de la jeunesse du PDCI incarcéré pour "troubles à l'ordre public"

Actus. À quatre mois de la présidentielle, un responsable du PDCI, principal parti d’opposition, a été inculpé et incarcéré à Abidjan. L’opposition s’interroge sur une éventuelle instrumentalisation politique.

Présidentielle en Côte d'Ivoire : un leader de la jeunesse du PDCI incarcéré pour "troubles à l'ordre public"
Henri Joël-Ndri Kouadio, un responsable de la jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a été inculpé pour "troubles à l'ordre public" - FB - Henri Joël-Ndri Kouadio

 




La tension monte en Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle du 25 octobre. Henri Joël-Ndri Kouadio, un responsable de la jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a été inculpé pour "troubles à l'ordre public" et placé sous mandat de dépôt vendredi 5 juillet, selon son avocat, Me Emile Suy Bi Gohoré.

Interpellé mercredi, ce cadre en charge des étudiants au sein de la jeunesse du PDCI a été présenté au procureur avant d’être mis en examen par un juge d’instruction. Il est désormais détenu au Pôle pénitentiaire d'Abidjan (PPA). "Nous allons présenter une demande de mise en liberté", a indiqué son conseil.

Un appel à la mobilisation qui dérange

Selon les déclarations rapportées par Me Gohoré, l’inculpation de son client serait liée à un appel lancé aux militants du PDCI "pour leur demander de rester mobilisés et à l’écoute des mots d’ordre", en amont d’un meeting du parti tenu le 3 mai. Pour la défense, cette arrestation soulève des interrogations sur une possible instrumentalisation politique de la justice.

Henri Joël-Ndri Kouadio n’est pas le seul responsable du PDCI visé par des poursuites cette année. En juin, Innocent Yao, président de la jeunesse chargé des milieux ruraux, a lui aussi été inculpé pour "atteinte à la sûreté de l’État", une affaire liée à des actions de désobéissance civile pendant l’élection présidentielle de 2020. Lui aussi reste incarcéré.

"Les deux affaires sont différentes", reconnaît Me Gohoré, "mais il s’agit de deux présidents de la jeunesse d’un même parti d’opposition lors d’une année électorale. Cela amène à se poser des questions".

Des tensions persistantes sur fond d’exclusion de candidats majeurs

Le climat politique est particulièrement tendu en Côte d’Ivoire depuis que plusieurs figures majeures de l’opposition ont été écartées du scrutin présidentiel à venir. Tidjane Thiam, le candidat désigné du PDCI, a été exclu de la course en raison de "problèmes de nationalité", tout comme Laurent Gbagbo, ancien président, et deux autres personnalités d’opposition. Ces figures ne sont pas non plus autorisées à voter.

Le PDCI a multiplié les mobilisations ces derniers mois, organisant des rassemblements et une marche pour dénoncer ce qu’il considère comme une manœuvre politique. Le gouvernement, de son côté, rejette toute implication dans les décisions judiciaires.

Alors que la campagne s’annonce particulièrement tendue, ces arrestations répétées de figures de l’opposition, et notamment de jeunes leaders, ne font qu’alimenter les soupçons d’un verrouillage du processus électoral.

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