Niro n’a jamais cessé de surprendre. À 37 ans, le rappeur franco-marocain revient avec Hayati : Du sable et du sang (EP.1), un projet dense et personnel, pensé comme un voyage entre "ombres et lumières". Fidèle à son approche artisanale, il s’est isolé près de deux mois en studio pour structurer cette nouvelle livraison, composée de 17 titres, dont sept collaborations.
Loin de céder à la facilité, Niro affirme son identité artistique : un style brut, sincère, qui croise introspection et technique, et une capacité rare à évoluer d’un genre à l’autre sans jamais trahir sa plume. "Faire des choses diverses et variées, ça m’a vraiment aidé à durer", confie-t-il.
Des collaborations de poids, un regard sur la relève
Parmi les invités de ce nouvel opus, on retrouve Gazo, Naza, mais aussi des jeunes pousses de son label Ambition Music. Une façon pour Niro de transmettre, tout en s’inspirant de la nouvelle génération. "Il faut leur donner de la force aux jeunes", explique-t-il. "Ils apprennent aussi de nos erreurs, comme on a appris de nos anciens."
Son duo avec ElGrandeToto en 2023 sur Qui sait ? — certifié platine avec plus de 30 millions de streams — avait déjà prouvé qu’il savait créer des ponts entre générations et scènes francophones. Le clip cumule plus de 100 millions de vues sur YouTube.
Le rap comme miroir intérieur
Dans Hayati, le rappeur né à Blois ne se contente pas de raconter la rue. Il s’y raconte lui-même, sans filtre. Dans Pourquoi tu m’aimes, il se livre à une violente autocritique, épaulé par le Britannique Potter Payper : "J’ai pas un gramme d’amour pour moi dans l’qalb", lâche-t-il. "C’est l’anti-ego de la musique", dit-il en évoquant le morceau.
Cette sincérité nouvelle est le fruit d’une acceptation personnelle, assume-t-il. Une manière de rompre avec une époque dominée par les apparences : "Tout le monde est dans l’image et dans le paraître. Moi, j’ai appris à m’aimer tel que je suis."
Un artiste en mutation constante
Depuis ses débuts remarqués dans Autopsie Vol. 4 de Booba et son album Paraplégique, Niro a toujours refusé de se laisser enfermer. Capable de passer de la G-funk à la variété, du R’n’B aux sonorités latines, il reste en mouvement. Quitte à surprendre, comme sur Printemps blanc, un duo avec La Zarra.
"J’essaie d’être au maximum polyvalent", résume-t-il. Mais jusqu’à quand ? "Passé 45 ans, j’aurai plus rien à raconter", glisse-t-il avec lucidité. En attendant, il continue de faire évoluer sa musique, au contact des "petits frères", et de transmettre ce qu’il considère comme un héritage commun. "C’est pour ça que le rap, il est encore là 50 ans plus tard."
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