Quatre ONG angolaises, dont la Commission Justice et Paix affiliée à l’Église catholique, ont interpellé mardi 19 août Lionel Messi et la sélection argentine. Elles leur demandent de renoncer au match amical prévu à Luanda, la capitale de l'Angola, en novembre, en raison de la répression meurtrière des manifestations contre la hausse du prix des carburants.
Trente morts lors des manifestations de juillet
La Fédération angolaise de football avait annoncé fin avril un accord pour organiser cette rencontre face aux champions du monde, à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance du pays. Mais si l’Association argentine de football (AFA) a confirmé la visite de son homologue angolais à Buenos Aires, elle n’a pas encore validé officiellement la tenue du match.
Les 28 et 29 juillet, une grève des chauffeurs de taxi à Luanda a dégénéré en violences et en pillages. Selon la police, trente personnes ont perdu la vie, dont un agent, tandis que 270 blessés et 1 500 arrestations étaient recensés. Les ONG parlent d’"exécutions sommaires" et d’une "répression systématique" des voix critiques.
"Une insulte à la dignité humaine"
Dans une lettre ouverte adressée à Messi et à l’AFA, les organisations dénoncent l’investissement de "millions de dollars dans un événement sportif quand des milliers de personnes souffrent de la faim, quand les hôpitaux s’effondrent et quand la répression s’accroît". Elles appellent la "Pulga" à un "acte courageux, éthique et humanitaire" en exigeant l’annulation du match.
En Angola, un tiers des 36 millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale. Le pays, dirigé depuis 1975 par le MPLA, fait face à une inflation proche de 20 % et à un chômage persistant estimé à 30 %.
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