Boualem Sansal appelle à la « réconciliation » franco-algérienne après sa libération

Actus. Depuis son retour en France après un an d’incarcération en Algérie, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal s’est exprimé pour la première fois dimanche 23 novembre à la télévision. Gracié le 12 novembre par le président Abdelmadjid Tebboune, l’auteur estime que les relations entre Paris et Alger restent enfermées dans « les discours de la guerre de libération », tout en reconnaissant que sa parole demeure « contrôlée » en raison des tensions diplomatiques.

Boualem Sansal appelle à la « réconciliation » franco-algérienne après sa libération
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal

« Je contrôle chacun de mes mots » : une prise de parole sous contrainte 

Invité sur France 2, Boualem Sansal a réaffirmé son engagement de longue date en faveur d’un rapprochement entre la France et l’Algérie. « Je suis depuis toujours pour la réconciliation », a-t-il déclaré, regrettant que les deux pays aient « raté le coche » au moment de l’indépendance en 1962. 
Âgé de 81 ans, l’écrivain dissident — figure controversée et souvent soutenue par les droites françaises — avait été condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale », notamment après une interview donnée en octobre 2024 au média d’extrême droite Frontières où il évoquait un héritage territorial marocain dans certaines régions algériennes.

Libéré puis transféré à Berlin pour des soins médicaux, Boualem Sansal a été accueilli à Paris mardi et reçu par le président Emmanuel Macron dès son arrivée. Il confie avoir appris sa remise en liberté « la veille » seulement, tout en saluant la prise en charge médicale « remarquable » de son cancer de la prostate. 

Une crise diplomatique en toile de fond 

Dans son entretien, l’écrivain a estimé que son arrestation était liée, en partie, aux déclarations françaises sur le Sahara occidental. En juillet 2024, Emmanuel Macron avait annoncé un soutien total au plan d’autonomie proposé par le Maroc, au détriment du Front Polisario, soutenu par Alger. Une prise de position qui, selon Sansal, aurait marqué « le début de la guerre » diplomatique entre les deux capitales. 
Son arrestation le 16 novembre 2024 à l’aéroport d’Alger avait alors contribué à refroidir davantage encore les relations déjà tendues entre la France et l’Algérie. La grâce présidentielle décidée en novembre 2025 — après une intervention des autorités allemandes — a cependant permis de dénouer en partie cette affaire hautement sensible. 

A lire et écouter : Boualem Sansal : “Il reste un porte-voix essentiel des écrivains d’Afrique” selon le Grand Reporter et auteur, Olivier Weber

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