Emmanuel Macron a atterri dimanche 23 novembre à Libreville pour une visite d’État centrée sur la relance du partenariat entre la France et le Gabon. Accueilli sur le tarmac par le président Brice Oligui Nguema, le chef de l’État français entend “saluer le parachèvement de la transition” engagée après le renversement d’Ali Bongo en 2023.
Pour Libreville, cette étape marque une “dynamique politique renouvelée”, avec un dialogue présenté comme “d’égal à égal”. La capitale, embelli pour l’occasion, affichait d’immenses portraits des deux dirigeants accompagnés du slogan “partenariat gagnant-gagnant”.
Un contexte politique sensible
Élu en avril au terme d’un scrutin jugé sans irrégularité majeure par les observateurs internationaux, le général Oligui a entrepris de maintenir une relation forte avec Paris, à l’inverse de plusieurs pays du Sahel ayant rompu avec la France. Son profil “plus francophile” est souligné par les observateurs, en rupture avec la distance affichée ces dernières années par Ali Bongo.
Le nouveau pouvoir a renouvelé pour deux ans le partenariat de défense avec Paris, qui devra être reconfirmé en janvier 2026. La présence militaire française, réduite à environ 100 soldats contre 1 200 dans les années 2000, est désormais centrée sur la formation et l’appui technique.
Enjeux économiques et attentes sociales
Les entreprises françaises espèrent profiter de cette accalmie politique pour renforcer leurs positions dans un pays riche en hydrocarbures, manganèse et bois. Le Gabon reste l’un des premiers producteurs d’or noir d’Afrique subsaharienne, avec un PIB par habitant parmi les plus élevés du continent.
Mais l’économie demeure insuffisamment diversifiée : un habitant sur trois vit encore sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale. L’AFD accompagne la réhabilitation du Transgabonais, la seule ligne ferroviaire du pays, indispensable au transport du manganèse. Un chantier lourd, ralenti par l’environnement équatorial et des infrastructures vieillissantes.
La fin de la Françafrique ?
Lors de sa dernière venue en 2023, Emmanuel Macron avait déclaré “révolue” l’ère de la Françafrique. Depuis 2017, il défend une relation recentrée sur les partenariats économiques, la jeunesse et la mémoire. Cette visite doit confirmer ce repositionnement, dans un pays historiquement lié à Paris mais encore marqué par les débats sur l’après-Bongo.
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