Macron au Gabon : une visite clé pour relancer le partenariat franco-gabonais

Emmanuel Macron est attendu dimanche 23 novembre à Libreville, deux ans après le putsch ayant mis fin à 55 ans de dynastie Bongo. Le chef de l’État entame la dernière étape de sa tournée africaine et rencontrera dès son arrivée le président gabonais Brice Oligui Nguema, élu en avril après 19 mois de transition.

Paris affirme vouloir “saluer le parachèvement de la transition” et soutenir un dialogue « d’égal à égal », loin des pratiques héritées de la Françafrique.

Un partenaire resté proche malgré les bouleversements politiques

Contrairement au Sahel, où plusieurs régimes ont rompu avec l’ex-puissance coloniale, Libreville a maintenu un lien étroit avec Paris. Le général Oligui, décrit comme plus francophile qu’Ali Bongo, a renouvelé pour deux ans le partenariat de défense.

La présence militaire française, réduite à une centaine d’hommes, se concentre désormais sur la formation des forces gabonaises. Une Académie dédiée à la protection de l’environnement et à la lutte contre le braconnage verra bientôt le jour au Camp de Gaulle.

Hydrocarbures, manganèse, rail : un partenariat économique stratégique

Les entreprises françaises espèrent renforcer leur implantation dans ce pays riche en hydrocarbures et en manganèse. Mais l’économie gabonaise, encore trop dépendante du pétrole, reste fragile : un habitant sur trois vivait sous le seuil de pauvreté fin 2024.

L’Agence française de développement participe à la rénovation du Transgabonais, ligne ferroviaire essentielle au transport du manganèse. Un chantier colossal, freiné par les sols instables et la pluviométrie élevée.

Macron veut tourner définitivement la page de la Françafrique

Lors de sa dernière visite en 2023, Emmanuel Macron avait affirmé que la Françafrique était “révolue”. Depuis 2017, il défend une approche recentrée sur les jeunesses africaines, les partenariats économiques et le travail mémoriel.

Sa visite au Gabon s’inscrit dans cette stratégie : un partenariat refondé, pragmatique, où Paris cherche à conserver une influence tout en s’adaptant aux réalités d’un continent en profonde recomposition.