Durant l’année 2025, la Tunisie a chuté de 11 places dans le classement mondial de la liberté de la presse réalisé par Reporters Sans Frontières, passant de la 118ème à la 129ème place. À Tunis, environ 200 personnes ont manifesté jeudi 20 novembre pour dénoncer les attaques du gouvernement sur la liberté de la presse.
La majorité des manifestants étaient des journalistes : ils déplorent une "répression sans précédent" dans les médias depuis depuis la révolution de 2011 contre le dictateur Zine El Abidine Ben Ali.
Suspensions des activités de la presse
Les manifestants ont dénoncé notamment l’emprisonnement de plusieurs journalistes, ainsi que la suspension de deux médias emblématiques de la transition démocratique : Nawaat et Inkyfada. "La situation du journalisme en Tunisie est la pire qu'on ait connue depuis 2011", a déclaré Mahdi Jlassi, ancien président du Syndicat national des journalistes (SNJT) qui organisait le rassemblement.
"On assiste à une répression sans précédent de la liberté de la presse et d'expression. Des journalistes innocents sont privés de leurs droits et punis pour avoir fait leur travail", a-t-il ajouté. L’actuel président du SNJT, Zied Dabbar, a affirmé que la presse tunisienne faisait face à l’avancée de l’injustice. "C'est notre devoir de journalistes de mettre cela en lumière sans crainte", a-t-il déclaré.
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Les ONG sont également touchées
Depuis le coup de force du président Kais Saied en 2021, des ONG locales et étrangères dénoncent également une régression des droits et des libertés en Tunisie. Des dizaines d'opposants et militants de la société civile sont poursuivis en vertu d'un décret présidentiel devant officiellement lutter contre "les fausses informations". Les activités de plusieurs d’entre elles comme celles du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (ou FTDES) ont récemment été suspendues.
Les manifestants ont aussi dénoncé plusieurs autres restrictions, comme le fait que certains journalistes soient privés de leurs cartes professionnelles, que les autorisations de tournage mensuelles aux correspondants de médias étrangers aient été stoppées, ou encore que la plupart des journalistes locaux et étrangers se soient vus refuser l’entrée dans les tribunaux lors de procès de figures publiques. Selon Mahdi Jlassi, ces mesures serviraient à "imposer un blackout médiatique qui permettrait aux autorités de promouvoir leurs récits mensongers et de réprimer toutes les voix dissidentes".
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